Grand Prix Panafricain de littérature : « Il faut passer du potentiel à la véritable renaissance de cet art(…) » (Tata N’longi Biatitudes)
« Notre littérature souffre d’un grave problème structurel. Il n’y a pas de véritable politique culturelle, il n’y a pas d’économie du livre, le circuit, de la détection des talents à la distribution des livres en passant par leur fabrication, tout est bancal, en panne. La matière première est pourtant là, pays-littérature, pays des conteurs hors-paires, pays des jongleurs de mots, pays de poésie à l’air libre.
Il faut donc pour passer du potentiel à la véritable renaissance de cet art du dire si essentiel, un travail de fond qui touche la base, les bibliothèques et quartier, les petits concours littéraires scolaires, la modification des programmes scolaires. Mais travailler également dans les étapes intermédiaires, notamment la facilitation de l’imprimerie des livres, la détaxation ou moins de taxation de la matière première des livres (papiers notamment) et des machines. Il faut enfin agir également et en même temps en haut de la pyramide, les grands prix, la consécration des auteurs, la légitimation des icônes. Ce problème spécifiquement congolais est à quelques traits près celui de la plupart des pays africains.
C’est pourquoi participer à ce projet des deux Grands Prix littéraires, panafricain et congolais, a été si important pour moi. Pour une fois depuis très longtemps, les pouvoirs publics ont endossé et soutenu participé à un projet littéraire d’envergure.
J’espère, mais je ne suis pas naïf, je sais qu’il faudra continuer à pousser, à inventer, à suppléer, à initier, j’espère toutefois que c’est le début d’une plus grande implication des pouvoirs publics dans la culture et spécialement la littérature. Ce mandat africain du Président portera des fruits durables au delà de la mandature d’un an.
Je demande à tous les Écrivains africains, et à tous les Ecrivains du Congo de participer massivement à ces Prix».
Par Tata Nlongi Biatitudes, Président des Écrivains du Congo Asbl lors du lancement du Grand Prix panafricain de littérature.