Vers la dot à 500 $ : Une Affaire coutumière ou législative ?
Selon cette proposition de loi du député Daniel Mbau (élu du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC), une fille doit être épousée dans le milieu rural à 200 dollars et à 500 dollars dans le milieu urbain. Cette proposition divise à ce jour les congolais car, elle met aussi l’accent sur la monogamie et ne reconnaît surtout pas la seconde épouse et ses enfants.
Rappelons qu’en droit coutumier, la dot est définie comme symbole que la famille de l’époux remet à celle de l’épouse. Mais avec cette habitude de facture qui tire ses origines des anciennes provinces de Bandundu et Congo central, actuellement répandue dans toute la République Démocratique du Congo, doit-on vraiment avoir une législation en matière de mariage coutumier ? Car les générations à venir pourront si l’on y met pas du sérieux; épouser avec des camions remorques, des bateaux, motos voir même des parcelles à Gombe, s’interroge-t-on !
Plusieurs voix se sont levées, certaines pour appuyer cette loi et d’autres pour fustiger celle-ci. Certaines langues affirment que la dot est plus une affaire coutumière que législative Elle doit être régulée par le pouvoir coutumier et non par le pouvoir politique. Elle est établie et inscrite dans nos coutumes et traditions non pas dans une loi écrite », affirment-elles. Et d’ajouter, la dot tient son existence des coutumes et traditions, qui du reste, sont multiples vu la diversité ethnique en RDCongo.
A les entendre, voter une loi pour uniformiser la dot c’est violer nos us et coutumes des congolais et minimiser la diversité culturelle, qui est aussi une richesse pour la RDCongo. Ces derniers reconnaissent tout de même que nos traditions ont été bafouées par ces parents qui exagèrent la dot et en font du business mais, elles insistent que l’Etat doit plutôt chercher à renforcer le pouvoir coutumier. Et c’est ce dernier qui mettra en place des garde-fous pour la dot de chaque ethnie en fonction de sa coutume.
Certains s’étonnent de cette façon de faire des certains parents et affirment que « toute coutume qui est contraire à la loi doit être bannie, et elle ne doit pas exister ». Et ils ajoutent : « même dans l’administration de la coutume par le juge, toute coutume contraire à la loi doit être banni ! C’est la loi qui réglemente la coutume, et non le contraire », démontrent-ils.
Et même si c’est la politique qui gère aussi les affaires Coutumières, il faut rester dans ce contexte coutumier. Il n’y aura pas fixation de prix abusifs de la dot par nos parents si l’Etat s’ingère dans cette affaire. Dans nos coutumes, les choses sont bien établies, mais les parents actuellement veulent que tout soit en espèces. Comme les appareils électroménagers, que viennent-ils faire dans la liste de la dot ?
Nous pensons de notre part que le congolais moderne a tendance à se comporter comme un affranchi de la coutume. Et c’est bien visible quand un député propose une loi et dit qu’on va modifier le code de la famille. Les chefs coutumiers ont aussi un pouvoir de décider sur certaines choses notamment sur la dot. Cette proposition de loi serait peut-être la bienvenue pour recadrer les choses. Et, cela aura beaucoup d’avantages sur le plan social !