La chanson « Nakomitunaka » est un constat aux allures de protestation contre l’injustice de la race noire. Ecrite et composée par le saxophoniste Kiamuangana Mateta Verkys en 1972, cette œuvre a mis son auteur au cœur d’un buzz retentissant.
Ce morceau a connu plusieurs versions de support. Sur le format 45 tours, on retrouve deux disques. Sur l’un, de fond blanc, il est marqué : Editions Veve -96, enregistré au studio Mobile Veve, au Zaire, distribué par Soneca. Sur L’autre, de fond jaune, il est inscrit : African-90, 613, Veve-96, Surboum africain, sorti en France, distribué par la Société française du son, pressé et imprimé par Areacem. En 1973, ce titre apparaît encore sur le format 33 tours, comprenant sur la face A des titres de l’orchestre Grand Maquisard et sur la face B des titres de l’orchestre Veve. Référence : 360,040.
Le terme « Nakomitunaka » veut dire « je continue à me demander ». C’est une interrogation de l’artiste devant la différence existant entre l’homme blanc et l’homme noir au sein de l’Eglise catholique. L’auteur se pose des questions sur l’origine de la peau noire, d’une part, et du manque de la représentation des noirs dans le fondement de cette église, d’autre part. Si les prélats voient en ce titre une forme de provocation, l’artiste se servira du recours à l’authenticité, prôné par le président Mobutu, comme bouclier.
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« Ah eh nakomitunaka, Nzambe oh nakomitunaka oh. Mposo muindo ewuta nde wapi oh ? Nkoko na biso ya kala ye nde nani ? Yesu mwana ya Nzambe ye nde mondele, Adamu na Eva bango nde mindele, Basantu nyonso bango mpe mindele, pona nini ». « Ah eh je continue à me demander, oh Dieu je continue à me demander. D’où vient la peau noire ? Qui est notre viel ancêtre ? Jésus fils de Dieu appartient à la race blanche, Adam et Eve, eux de même, sont de la race blanche, tous les saints, eux aussi, sont des blancs, pourquoi ? »
En outre, l’artiste constate avec beaucoup d’amertume que les statues des blancs sont vénérées tandis que l’homme noir et ses statues ont été voués au diable. Cette mélopée fut enregistrée après le départ du trio « MaDjeSi » dans l’orchestre « Veve ». Verkys fera recours à Pépé Kallé et José Bébé pour chanter en polyphonie cette chanson, et restructurera l’orchestre dont l’ossature sera composée de : Verkys et Kunsita Rubbens au saxo, Roxy Tchimpaka à la guitare solo, Pierre Munonge, à la rythmique, Ye Bondo à la guitare pop. A la batterie, Sylvain Vangu.