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Et si l’université congolaise se réinventait

Les diplômes d’université sont perçus comme un atout certain dans la société. L’université elle-même apparaît comme le chemin qu’il faut prendre pour devenir un « grand quelqu’un » dans la vie. Elle est la voie que se doivent de prendre ceux qui aspirent à diriger, à contrôler. Mais bien souvent, c’est de l’incertitude qui plane au sortir des universités congolaises. On ne sait quoi faire avec son diplôme en poche.

Les filières d’études de l’université congolaise nourrissent ambitions et espoirs divers. Le coût des études universitaires a valeur d’un gros investissement. Pas étonnant que de nombreuses familles consentent alors à des sacrifices pour aider les leurs à terminer l’université dans l’espoir qu’ils améliorent leur condition socio- économique dans l’avenir.

Les espoirs qui déchantent après l’université

À l’arrivée, beaucoup déchantent, réalisant que leurs diplômes ne leur accordent aucun privilège en RDC. Rien n’a été prévu pour eux, pour leur insertion professionnelle ; les opportunités d’accéder à l’emploi bien rémunéré demeurent profondément marginales. Avec un diplôme ou non, les jeunes doivent, eux aussi, se démener pour survivre. Le chemin de l’université n’aboutit parfois sur aucune opportunité. Chaque année, de nouveaux diplômés d’université se désolent d’atterrir dans un contexte où il y a très peu d’opportunités d’emplois. Des opportunités qui pour la plupart s’offrent ou s’obtiennent par favoritisme. Un certain nombre se tourne vers le secteur informel, la débrouille, pour survivre.

Des diplômés d’université moins bien formés

Au-delà d’un contexte de chômage dont le taux augmente infiniment, l’obstacle à certains diplômés d’université reste leur mauvaise qualité de formation. Beaucoup à l’université obtiennent des diplômes par la corruption et les traitements de faveur. Des diplômes dont ils ne sauront jamais répondre. De tels diplômes, surement ne garantissent rien à leurs détenteurs. Dans cet environnement des diplômés d’université désespérés qui courent toujours derrière leur première opportunité d’emploi, sans jamais être embauchés.

Peut-être que l’université congolaise devrait se réinventer. On devrait s’orienter, par exemple, vers les métiers. Mais aussi, que les étudiants essaient de parfaire leur formation, déjà à la faculté, grâce aux ressources gratuites et disponibles en ligne comme les Mooc, les cours et livres gratuits. L’emploi, lui, restera encore du domaine des obligations de l’Etat, quand bien même « l’auto-emploi » devrait être encouragé.

Valentin Kabandanyi

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