« Personne n’est née réalisateur, mais tout le monde peut le devenir !» (Dj Abdoul Walumpumpu)
Dans une interview exclusive accordée à arts.cd, Dj Abdoul Walumpumpu, jeune réalisateur et interprète des films en swahili, parle de son métier de réalisateur, son talent, son parcours, ses pleurs et ses rires.
Dans un ton fervent, un engagement ferme et sûr de son savoir ; il s’emballe sans ambages ni faux fuyant à notre rédaction, dans le but de donner la chance à ceux qui veulent embrasser son domaine d’en avoir le cœur net car selon lui, « un réalisateur est un fabriquant ».
« On ne nait pas réalisateur mais on le devient, cela suppose une formation mais alors une bonne formation pour être réalisateur. Ce métier réunit beaucoup de méthodes et techniques, d’imagination créatrice et reproductrice comme d’aucuns ne le savent pas encore, dans le cinéma, après Dieu, vient le réalisateur », nous a confié Abdoul, à la question de c’est savoir ce qui un réalisateur.
Et comment fait-il pour finaliser un film, l’interprète-réalisateur affirme avec fierté, Prendre une idée originale en parcourant les étapes de l’écriture du script jusqu’à en assurer le montage et la finition. Cette réalisation requiert un budget. On ne se réveille pas seulement un bon matin et dire je veux réaliser un film, non. Car il faut avoir les matériels, les costumes, les acteurs, le décor et beaucoup d’autres choses. Pour cela, il faut nécessairement un budget conséquent pour ce faire.
Parlant de l’estimation de budget pour un film court métrage, Abdoul dit : “Si l’on doit estimer le montant exact, c’est vraiment difficile. En Afrique, cela dépend de la complexité du film. Il y’a de ces films qui demandent jusqu’à 500.000 dollars, d’autres un million, certains même plus. Alors que chez nous, même avec vingt mille dollars on peut réaliser un film. Certains charlatans et vendeurs d’illusion vous emmèneront encore bas jusqu’à cinq mille dollars, je me demande quel genre de film ? S’interroge Walumpumpu. Bref, il faut mettre le paquet, a-t-il renchéri.
« Tout réalisateur sérieux sait qu’on dispose de quatre moyens techniques pour réaliser un film. Avant tout, nous avons la conception : c’est ici qu’on écrit le script et le scénario. Ensuite, le post production : ici, on réunit les acteurs, les costumes, les sites, l’argent…puis vient la production proprement dite qui se traduit par le tournage du film, pour finir avec le pré production : ici, c’est le montage et la finition du film » ; Nous confie Walumpumpu, à la question de savoir les étapes pour réaliser un film.
Parlant des difficultés qu’ils rencontrent dans le métier, L’artiste précise qu’il rencontre plusieurs défis à relever dans son métier, en dehors des moyens techniques qui se basent sur le manque des certains équipements que le pays ne dispose pas, il y a aussi la collation des acteurs pendant toute la durée du tournage sans oublier les sites de tournage qui posent problèmes avec beaucoup d’interdiction en RD Congo.
Abdoul parle de cinq films à son actif à ces jours. Et le sixième est en cours. On peut citer : university, criminal, tatizo ni busu et mapindizu kijijini qui est sur le marché. Raison pour laquelle “J’ai déjà été invité en Nairobi, comme nominé parmi les jeunes africains talentueux. Sans oublier qu’ici au pays j’ai été honoré par le centre Wallonie Bruxelles, malgré plusieurs combats par mes aînés qui font les théâtres en lingala dont je tais les noms ; J’étais aussi en Chine pour la présentation de mes œuvres même si langue m’avait fait défaut car je n’avais pas d’interprète.” Nous a confirmé Dj Abdoul.
« Pour ce qui est d’avoir un projet d’ensemble avec d’autres réalisateurs congolais, Que Dieu me pardonne. Selon mon expérience et ma façon de travailler, j’ai de connaissances sur le cinéma mais les réalisateurs congolais se montrent comme s’ils connaissaient plus que les autres voir même plus que les réalisateurs du monde. Alors qu’en réalité, ils ne connaissent pas grand-chose sur le plan technique, c’est pourquoi je ne coopère pas avec eux Mais du moins, il y’a un film en cours de réalisation où on jouerait avec le musicien Awilo Longomba et des tanzaniens ». Dixit le réalisateur Walumpumpu sur la question concernant ses projets avec ses frères congolais
Pourquoi tes films sont en swahili, il affirme qu’il a voulu que ses œuvres congolaises soient internationalisées. Le swahili étant une de nos langues, surtout nationale et qui se parle aussi dans beaucoup d’autres pays du monde, « j’ai voulu que œuvres vives au-delà de mon pays ». Mais il y’a un film qui est en cours qui sera en lingala mais aussi en français.
Walumpumpu parlant de la protection de ses œuvres d’esprit par la SOCODA ; il estime qu’elle est là oui, mais il y’a beaucoup de choses à revoir. « Je respecte l’idée de la SOCODA et tous les membres voire les conclusions de l’assemblée générale et le nouveau statut adopté dernièrement. Mais ici chez nous on ne respecte pas les artistes. Par exemple, je réalise mon film pour qu’il soit diffusé à la télévision, il faut encore que je paie, chose qui ne se fait pas dans d’autres pays ». Et Ce cris d’alarme selon lui, ne date pas d’aujourd’hui, même s’il donne des propositions, il n’a jamais été compris, alors autant mieux se taire ; a conclu l’artiste-réalisateur Walumpumpu.