A part sa beauté de Diva, son charisme scénique, l’artiste musicienne Barbara Kanam est celle qui perpétue la tradition : la musique congolaise fait aussi la part belle à la gente féminine. A l’ère où la rumba congolaise subit le diktat masculin, la fille de Clotilde et de Joseph Mutund est presque seule en solo dans cet univers à faire le contrepoids devenant la Diva congolaise de la rumba restant puriste dans ses compositions et ses techniques de chant qui touchent les cœurs et font vibrer les cordes sensibles. La relève au féminin, la Diva africaine, ses projets pour la jeunesse et sa carrière politique sont les sujets qui ont fait l’objet de cette interview exclusive que cette chanteuse, auteure-compositrice et interprète a accordée à Arts.cd :
A l’instar de Mbilia Bel, Tshala Mwana, Barbara Kanam, artiste chanteuse en vogue en solo qui tient encore l’arène en RDCongo, est-ce une charge ?
Ce n’est pas une charge mais une mission qui doit être perpétuée, j’assiste tous les jours à la naissance de nouveaux talents, la relève est donc assurée.
Selon vous, qu’est-ce qui manque à la femme congolaise pour reprendre sa place laissée par les « vieilles gloires » ?
Je ne comprends pas trop le sens de votre question mais je vais essayer d’y répondre tant bien que mal parce que pour moi, on ne peut pas parler de reprendre la place, chacun de nous est unique et chacune a son style et son public d’une certaine manière.
Dans ce cas précis, est-ce que la musique rumba peut être un frein dans cet élan pour être au top ?
La rumba est tout le contraire d’un frein mais plutôt ce qui met en lumière l’artiste congolais en général, c’est notre style musical qui fait notre fierté et est notre identité.
Êtes-vous fière de la relève féminine dans la musique congolaise ?
J’en suis même heureuse.
Avez-vous des regrets aussi ?
Non, je préfère garder les beaux souvenirs et oublier ceux qui sont sombres.
Votre vie privée influence-t-elle aussi l’écriture de vos créations (chansons) ?
En grande partie, on s’inspire souvent de nos expériences. Et, nos émotions ont un impact sur notre écriture. La musique est le langage de l’âme avant tout.
« le Congo a besoin de l’implication de tous pour un Congo plus fort et un avenir radieux pour son peuple »
Quels sont les axes prioritaires pour votre label Kanam Music ? Surtout que la plupart des labels des artistes congolais sont considérés comme réservoir d’eux-mêmes sans projet d’accompagnement.
Je commence par moi-même pour éviter ce genre de réflexion.
Avez-vous déjà enrôlé quelques musiciens et qui sont-ils ?
Bien sûr que oui ! Et je continue de chercher la perle rare. Moïse de Chine, Nathalie, Kerby, les danseurs génie de Yolo et bien d’autres.
Y a-t-il un planning du développement artistique pour chaque artiste ?
Bien sûr.
DIVA AFRICAINE
Vous étiez (récemment) chez le ministre de la jeunesse pour défendre la cause des jeunes artistes. Est-ce une nouvelle casquette que vous portez maintenant ?
Étant leaders d’opinion, nous avons l’obligation de défendre la jeunesse parce que nous en sommes le miroir.
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Parmi les affectés du Covid 19, il y a des jeunes artistes. Le projet à proposer au gouvernement congolais doit compenser la perte durant cette période, quel genre de projet pour impacter positivement la jeunesse artistique de votre pays ?
Une politique culturelle claire qui mettrait en avant les jeunes talents dans toutes les branches de la culture et des arts.
Les mélomanes vous ont surnommée Diva africaine, comment vous-même vous interprétez ce surnom ? Y a-t-il des responsabilités derrière ?
Je le prends pour une reconnaissance et cela me touche beaucoup. Une très grande responsabilité qui me rappelle que je ne dois jamais baisser les bras à aucun prétexte.
PERSPECTIVES
Vous étiez candidate (malheureuse) aux élections législatives de 2018, qu’est-ce que vous avez appris de cette expérience ?
Que je dois encore me battre pour atteindre mes objectifs et que le Congo a besoin de l’implication de tous pour un Congo plus fort et un avenir radieux pour son peuple.