Découverte : Ephraïm Baku, l’artiste derrière les photos publicitaires de la ville !
Vidéographe, graphiste et artiste photographe congolais, le jeune timide, Ephraïm Baku, ne produit pas des cartes photos mais des œuvres d’arts. Souriant derrière son objectif, cet ancien de l’Académie des Beaux-Arts est éloquent par la qualité de son travail. Créatif et discret, présent dans les shoots de dernières meilleures pubs et affiches de la ville de Kinshasa, cet artiste nous reçoit dans son précieux domicile pour cet entretien sur sa passion devenue son métier, la photographie. Zoom sur Ephraïm Baku, l’un des jeunes photographes célèbres de Kinshasa. Découverte.
« Moi et mes amis étions tous graphistes, nous nous amusions avec les photos, mais moi je voulais toujours me démarquer des autres. C’est alors que je leurs avais fait la proposition d’être fournisseur. C’est ainsi j’ai rencontré la photographie », révèle Ephraïm Baku tout en se souvenant de son passage à l’Académie des Beaux-Arts. « J’ai bénéficié des formations qui m’ont permis de m’ouvrir et de canaliser tout ce que je faisais. Parce que mes idées n’étaient pas en place. J’avais chômé une année tout en cherchant ce que je pouvais faire à l’Université. Je dois aussi reconnaitre que, l’auto formation sur internet et mon passage chez Étoile Photo de Rêve m’ont beaucoup forgé pour arriver à ce stage », dit-il.
« (…) Ma mère me disait que les artistes n’ont pas d’argent (…) »
photo publicitaire d’une arque réalisée par Ephraïm Baku
Son grand amour avec la photographie a débuté en 2013. A cette période, encore en première année de graduat, le jeune s’intéressait déjà aux formules magiques pour faire sortie une image sur une carte. En plus, son initiateur est venu de son père qui l’offrait des appareils photos pour briser sa torpeur devant l’objectif du vieil appareil photo des années Zaïre.
Tout en riant Ephraïm Baku se souvient encore de l’étiquette qui lui a été collé par sa mère, «Multitâche. L’homme à tout faire ». « Monsieur touche à tout, j’étais électronicien de formation et agent commercial dans une entreprise de la place. A cause du chômage, je dessinais aussi très bien à la maison », reconnaît-il. Et d’ajouter que le goût de l’art je l’avais dans le sang. Dès le départ je voulais aller à l’Académie des Beaux-Arts mais ma mère me disait que les artistes n’ont pas d’argent. Mais je m’étais forcé pour aller m’inscrire malgré l’opposition de ma mère », raconte-t-il d’un visage détendu.
À la question de savoir, si actuellement, la photographie est pour lui un métier ou juste une passion, Ephraïm Baku répond : « Un métier et une passion. C’est un métier parce que je vis de la photographie et une passion puisque j’ai un côté artistique qui me permet d’être créatif dans tout ce que je fais hormis la photo, en étant graphiste et communicateur visuel ».
« (…) Un smartphone peut produire de belles cartes, (…) pour un travail de qualité, il faut faire appel à un professionnel »
L’affiche de l’album du couple Athoms et Nadege ph. E.B
S’agissant des personnes qui l’inspirent, Ephraïm Baku signale qu’à l’époque j’étais inspiré de Farid ALI et l’Etoile Photo de Rêve. « À l’échelle internationale, il y a plusieurs photographes dont la liste est longue et présentement toutes les générations m’inspirent comme Arsène Mpiana qui fait un très bon boulot », martèle-t-il. Et de spécifier que, « pour le moment, j’évolue dans la photo publicitaire. Tout en restant artistique, je traite des sujets et réalités sociaux-économiques et religieux de la République Démocratique du Congo et de l’Afrique ».
Les matériels appropriés ?
Cela dépend, rétorque Baku. Moi, affirme-t-il, auparavant, j’avais commencé avec un appareil de 12 mégapixel et aujourd’hui j’ai celui de 64.
Evoquant les menaces dû à l’arrivée massive des smartphones qui confère à tout le monde la casquette de photographe, il pense qu’un smartphone peut produire de belles cartes, mais tout dépend, insiste-t-il, du message qu’on veut passer derrière.
Mais, conseille-t-il, je recommande toujours à mes proches, pour un travail de qualité, il faut faire appel à un professionnel. Dans le cadre de ses perspectives, ce jeune photographe prépare une exposition pour l’année prochaine et toujours en 2022, il compte dispenser le cours de la photographie comme assistant à l’ABA.