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ADACO, Nouvelle société congolaise des droits d’auteurs en gestation !

C’est d’abord Mohombi, artiste RDcongolo-suedois, qui annonce cette information sur son compte Twitter, tard dans la soirée du jeudi 9 décembre 2019.

 

Dans la matinée de ce vendredi 10 janvier 2020, la création de la société congolaise des droits d’auteurs et droits voisins(ADACO) est reçu dans le milieu artistique comme une bouffée d’oxygène surtout si l’on sait que les vieux démons refusent de quitter la Société congolaise des droits d’auteurs et droits voisins (Socoda), qui du reste, est la seule société congolaise reconnue par l’Etat congolais en la matière ayant le monopole dans la perception et répartition des droits d’auteurs en RDC, selon l’ordonnance loi n*11/022 du 18 mars 2011 portant création d’une société coopérative dénommée Socoda.

De la création…

A part le twitt de Mohombi, le post de Balufu Kanyinda sur son compte Facebook, et le twitt du média Eventrdc.com, rien ne se filtre pour en savoir le contenu. Mais des sources proches de ce cercle de réflexion qui a abouti à la création de l’ADACO indiquent que « la signature des actes et documents approuvant la création en interne est intervenu hier jeudi 9 janvier 2010 dans l’après-midi ».

Sur le groupe whatsap de Arts.cd Kulture, les langues se sont déliées. Déjà lui, militant pour une libération tous azimuts du secteur des droits d’auteur en RDC, Cinardo Kivuila fait réfléchir : « Réalisons-nous que neuf ans après l’indépendance, la RDC avait déjà une société des droits d’auteur. 51 ans après, quel bilan ?
La création d’une deuxième société contraindra le gouvernement à entendre et à discuter avec toutes les sociétés y compris la Socoda pour que la paix sociale soit une réalité ».

Lidya Sambayi, professeure et modéliste à UZAM, pense que c’est un effet d’annonce pour jauger la réaction des uns et des autres. Et se pose la question si l’ADACO existe déjà ? « Sur la forme, je crois que c’est une bonne chose que le secteur de droits d’auteurs se libéralise avec des alternatives plus structurées et offrant une meilleure opportunité aux adhérant , mais sur le fond voir de près le problème du monopole de la socoda !», relative t-elle.

A (re)lire: « Les artistes doivent quitter les réseaux sociaux pour passer à l’action » (Cinardo Kivuila)

Un juriste proche de ce cercle de réflexion affirme que, « Ce n’ est pas encore une annonce officielle. Juste mettre de l’eau dans la bouche et voir la température des gens. On en dira plus lors de la conférence de presse ».

Au-delà de cette sortie fracassante, des vraies questions demeurent. Par exemple, comment crée une société de droits d’auteurs de plus au moment où la loi congolaise du mars 2011 ne reconnaît que la Socoda ? ADACO sera t-elle comme la Socoda ou va t-elle se focaliser sur une seule discipline ? Mêlés droits d’auteurs et droits voisins serait-il déjà le premier signal avant coureur ? ADACO attendra t-elle la libéralisation du secteur pour fonctionner ou évoluera-t-elle hors la loi ? that is the question…

Pression des artistes et des culturels pour plus d’attention !

Hormis la marche initiée par le CAC au mois de 2019, l’année qui venait de s’écouler a été considéré comme celle de l’éveil du secteur culturel. Plusieurs associations et cercles de réflexion ont vu le jour voulant toujours le bien-être de l’artiste et culturel congolais.
Et à part également trois paragraphes réservés au secteur culturel lors du discours programme premier ministre devant l’Assemblée nationale, rien a été fait dans le sens de donner des signaux positifs pour garantir aux culturels un lendemain radieux. Encore que, le Chef de l’Etat n’en a pas fait mention dans ses deux grandes sorties ( programme de 100 jours et discours sur l’état de la Nation). Jusqu’à quand, enfin, le secteur culturel congolais ne sera pas une des priorités du gouvernement congolais ?

Dans son étude sur les « Arts au creuset de la pensée congolaise contemporaine », Jean Luc Aka -Evy écrit : « Depuis l’amorce de l’indépendance de la RD-CONGO, la place et le rôle de la culture dans le développement global de ce pays n’ont jamais été clairement définis par les décideurs et le législateur congolais. La marginalisation permanente du secteur culturel, la faiblesse des investissements et le manque des infrastructures qu’on y observe en sont la parfaite illustration ». Une vraie réalité.

Pour les avertis, la création de cette société est une bonne forme de pression sur le législateur et gouvernement congolais afin qu’un regard soutenu soit braqué sur ce secteur aussi générateur des recettes.

Attendre ou commencer !

En effet, à cette problématique, les avis sont partagés mais le souci reste le même : avoir des nouvelles sociétés des droits d’auteurs en RDC.

« l’exclusivité de la socoda ressemble à celle de la Société nationale d’assurance (Sonas) d’antan. Alors la grande question est : Par où commencer ? Par la création de nouvelles sociétés des droits d’auteurs à coté de la socoda ? Ou par l’ediction d’un texte juridique approprié pour libéraliser le secteur ? Histoire de l’œuf et de la poule! », se réserve Randy Kalayi.

A (re) lire : Restitution des œuvres d’arts congolais, « Je suis prêt à discuter avec les autorités congolaises », (Mike Hammer, Ambassadeur des USA en RDC) 

Un avocat anonyme relativise ce dossier : « Le format des réseaux sociaux n’est propice que pour des questions aussi techniques. Je crains qu’elles ne virent au passionnel : est ce que les partisans de la nouvelle société peuvent avouer que leur demarche est illégale ? Jamais. La question est vitale pour l’avenir économique du secteur de la culture et doit etre prise au sérieux ».
Et d’ajouter, « Le risque est que nos amis en voulant bien faire ne complique que la situation. Le secteur souffre deja de la confusion née du dédoublement des sociétés de droits d’auteurs ».

Pendant ce temps, Jordache Diala, journaliste informe que pour l’instant « le projet de loi portant liberalisation du secteur des droits d’auteurs existe bel et bien au Parlement mais il n’a pas été s’inscrit à l’ordre du jour ou debattu depuis 5 ans. Ensemble avec nos deputés culturels, nous esperons gagner la bataille ».

En entendant la sortie officielle de l’Adaco, les artistes et culturels ont un choix courageux à faire : soit attendre l’inaction du législateur congolais ou de se prendre en charge.

Onassis Mutombo

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