Comédien et metteur en scène, Jean Shaka est une icône du théâtre classique congolais qui depuis un temps s’illustre dans le cinéma.
Lors de la présentation de la pièce « Anioto, les hommes léopards », ce Directeur artistique de l’Ecurie Maloba n’a pas gardé sa langue pour répondre à quelques questions notamment sur la suppression du contrôle de l’autorisation de sortie exigé aux artistes dans les frontières.
Evoquant son actualité, ce comédien a indiqué qu’il venait d’organiser la 10ème édition du FIA, Jean Shaka a indiqué :
«Nous sommes en pleine 10ème édition Festival International de l’Acteur (FIA) qui s’est tenue du 4 au 8 décembre dernier. Comme vous le savez, on ne peut pas faire un vrai festival sans un bon financement. Le grand problème de notre secteur reste le financement. Nous sommes en train de nous battre. Nous pensions que le nouveau gouvernement allait apporter un peu plus d’argent à la culture mais bon. On est encore là. Le budget actuel n’est pas encore suffisant. Vous savez que la culture peut être le moteur du développement. Il faut qu’il ait des vrais moyens pour la culture, qui est un secteur de la vie. La culture est un grand domaine. Il suffit seulement que les gouvernants fassent un effort de donner un peu plus des moyens. Nous nous battons avec des moyens de bord, mais on ne peut pas faire la culture qu’avec les moyens de bord. En France, le Ministère de la culture est le 4ème en termes du budget dans le classement du gouvernement. Et chez, elle reste le dernier souci des politiques. Nous ne sommes pas dans un camp de concentration où pour sortir il faut demander une permission».
Depuis le 12 novembre 2019 dernier, la Direction Générale de la Migration (DGM) a opté pour ne plus contrôler l’autorisation de sortie pour artiste dans les frontières congolaises. A cette question, ce comédien reste sceptique.
«J’ai été heureux d’apprendre cette nouvelle. Mais, ils ont pris du temps pour prendre cette décision. Ils auraient pu la prendre depuis longtemps. Nous ne sommes pas dans un camp de concentration où pour sortir il faut demander une permission. Nous sommes des artistes. Et quand nous sortons, c’est pour défendre l’honneur du pays, de notre pays. Mais, on ne doit pas nous contraindre à de frais alors que l’Etat ne nous en donne même pas. Bon merci. Non, on ne dit pas merci, mais, on dit ok. Les choses sont rentrées à l’ordre. Même à l’URSS ou dans les pays où on parle de séquestrations, il n’y a pas d’autorisation de sortie mais comment nous qui sommes dans un pays qui se dit démocratique on peut avoir une autorisation pour aller défendre l’honneur du pays. C’était aberrant. Nous l’avons appris mais il faut que ça soit effectif. Nous attendons donc un texte légal pour nous apaiser », a-t-il souligné.
Onassis Mutombo