
Le concert réunissant les anges adorables du Wenge Musica BCBG 4×4 tout terrain, 25 ans après, a laissé de nombreux mélomanes congolais dans leur soif sur plusieurs plans. Mais ce Wenge Musica 4×4, est devenu après ce concert, le plus grand orchestre de toute l’histoire musicale de la RDCongo.
Dans un stade rempli comme un oeuf que l’on pensait assister à un derby kinois du vieux temps entre DCMP et Vita Club, les ténors du clan WENGE ont été à bout du souffle pour étancher la soif de tous les kinois qui s’impatientaient de les voir assurer un spectacle époustouflant. Ils s’attendaient à un répertoire bondé par des classiques. Le temps mort a cassé le mythe d’un spectacle à jour.
Une si longue attente n’a pas permis à quiconque ayant fait le déplacement du stade de digérer sereinement le manque de respect de l’heure manifesté. Annoncé pour 15h ou 16h, c’est à 20heures que les premiers sons des guitares ont commencé à résonner de la marmite béante de Kinshasa Un sentiment de regret au sein du public. La maquette du podium partagé n’a pas été proche de la scène montée pour le show du 30 juin 2022.

Des excuses pardonnables !
À part la symbolique de l’origine des élèves devenus avocats et juges, les leaders de Wenge ont demontré que l’amour du travail et la fraternité peut prendre le dessus sur tout. Connus pour avoir combiné l’école et la musique, les Wenge ont créé la 4eme génération de la musique congolaise avec un succès fou défiant les grandes salles européennes et les stades africains.
Pour annoncer les entrées ces dieux de la musique congolaise, une image aussi rocambolesque, le comité organisateur a choisi de donner la fabrication des chaises aux mécaniciens. Sans punch, ni backround consistant, moins encore de l’historicité de chaque leader pour mettre le public au parfum et en haleine,… hélas ! c’est aussi ça l’esprit Wenge, les méritants n’ont pas toujours leur place à la table.
Après 25 ans de séparation, il y a des excuses acceptables. Nonobstant l’entrée fracassante, la chorégraphie, la danse, la coordination scénique, le respect de l’autre,… le maître mot était parfois de l’improvisation. D’aucun ne peut croire que 2 mois étaient insuffisant pour tout combler. Mais, les leaders de cet orchestre ont fait des efforts énormes pour arriver à produire ce spectacle qui restera dans les annales de la musique congolaise au rang des tubes comme « Indépendance Chacha » de l’African Jazz. Une chanson composée par Thomas Kanza.
Le phénomène Mabanga (ndlr, dédicace) n’a pas manqué au rendez-vous. Moins de temps pour faire revivre à tous les mélomanes, les moments nostalgiques de leur répertoire qui a fait la pluie et le beau temps des années 90, ils se sont permis de satisfaire à leurs meilleurs offrants, un cocktail bien servi de Mabanga frisant parfois les belles mélodies. Les spectateurs n’oublieront jamais cette image anthologique du Roi de la foret Werrason avec une paperasse et un gros papier chiffonné rempli de noms en train de les citer tous, au lieu de chanter.
Une part belle a aussi été réservé aux sapeurs. A part la forte délégation de Brazzaville et d’Abidjan, il y a eu aussi ceux venus du Senegal. Dans les gradins, plusieurs banderoles ont couvert les espaces avec divers messages notamment #rwandakilling.
Watanabe, l’Heritier du Wenge Musica 4×4 ?
Parmi les figures qui ne pouvaient pas manquer cette occasion, il y avait Ferre Gola. Malheureusement, Jesus des nuances a pris un sens interdit. Il est incarcéré en région parisienne en France.
Chouchouté par Werrason et adulé par JB Mpiana , l’artiste Héritier Watanabe n’a pas manqué cette passe décisive pour venir s’afficher en XXL au stade des martyrs. L’auteur de « BM » est intervenu pour poser sa voix lors de l’exécution de la chanson « Voyage » de Adolphe Dominguez, au grand bonheur du stade qui s’est arrêté pour saluer la présence sur scène de l’ Héritier.
Défis logistique et organisationnel, en terme de production, ce concert restera gravé dans les annales de la musique congolaise. Personne ne croyait qu’un jour, des têtes pensantes du Wenge Musica 4×4 tout terrain pourraient se retrouver sur un même podium et chanter à l’unisson. Une -réconciliation qui a obligé les mélomanes monde entier d’avoir les yeux braqués sur le Congo en ce net moment là.
Mention spéciale à l’organisateur principal Amadou Diaby. Là, où beaucoup ont échoué, lui il a réussi son grand coup entrant ainsi de belle manière dans l’histoire glorieuse de la RDCongo comme celui qui a pris l’initiative d’inviter aussi les musiciens congolais pour accompagner la délégation politique à la table ronde de Bruxelles. Sur scène, Werrason l’a suggéré ouvertement que le prochain concert soit au Parc des Princes soit au Stade de France.
Onassis Mutombo
Onassis Mutombo