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Inauguration du Centre Culturel et artistique de l’Afrique centrale

Décès de Manu Dibango, une partie de la musique congolaise s’en est allé !

«Dis moi, grand frère Manu…», c’est cette phrase qu’a prononcé l’artiste congolais Werrason dans l’introduction de la chanson humanitaire « Croix-Rouge » en collaboration avec Nathalie Makoma pour donner la parole à Manou Dibango dans son album « Kibwisa Pimpa » sorti en 2001. 

Cette voix d’un chef coutumier et son saxo ne raisonneront plus sur une scène. Emmanuel N’djoke Dibango s’est éteint à l’âge de 86 ans ce mardi 24 mars 2020 à Paris. Le virus covid 19 a pris le dessus sur ce World jazz né le 12 de célèbre 1933 à Douala.
Cette légende mondiale dans sa carrière a été proche de la musique congolaise. Et cette musique qui l’a donné ses ailes pour conquérir le monde.

Manu Dibango, souvenir avec les artistes congolais ph. Tiers

L’histoire renseigne que ses différents contrats l’ont amené vers la fin de l’année 1956 en Belgique, où il a joué dans des orchestres dans des clubs privés, des cabarets. C’est à Bruxelles, à Anvers et à Charleroi, que son jazz va s’africaniser au contact du milieu congolais dans l’ambiance de l’accession du Congo belge à l’indépendance en 1960.

Inauguration du Centre Culturel et artistique de l’Afrique centrale

La source indique qu’il a été notamment chef d’orchestre dans la boîte bruxelloise « les Anges Noirs », que les politiciens et intellectuels congolais, en pleine négociation pour l’indépendance de leur pays, fréquentaient. « C’est là qu’il rencontre Grand Kalle, qui l’engage dans son orchestre. Ils enregistrent plusieurs disques, qui remportent le succès en Afrique notamment Indépendance Cha Cha et les amènent pour une tournée au Congo Léopoldville en août 1961. Le couple Dibango prend parallèlement la gestion de l’Afro-Negro à Léopoldville (l’actuel Kinshasa) où Manu lance le « twist » en 1962 avec le titre « Twist A Léo ».

Nouvelle direction à la musique congolaise !

L’auteur d’un des plus grands tubes planétaires de la musique world, « Soul Makossa » en 1972, est la première célébrité mondiale à décéder des suites du coronavirus, guerre mondiale.

« En effet, Manu Dibango, saxophoniste camerounais, a approché la musique congolaise par le canal de Joseph Kabasele dit Grand Kalle au sein de l’African Jazz. C’était vers les années 60 a l’époque de l’indépendance. Dans le lot des artistes musiciens attirés par la musique moderne congolaise, il y avait eu aussi Johnny Patcheko. Bref, ils ont collaboré dans plusieurs chansons. Et Manu Dibango avait avec son doigté artistique avait aussi donné une nouvelle orientation à la rumba congolaise introduisant son saxo et le goût de la trompette dans un orchestre », pense Bob Ambongo, journaliste culturel chez Télé 50.

Inauguration du Centre Culturel et artistique de l’Afrique centrale

Rêvant une Afrique unie, Manu a sélectionné les sommités de la musique africaine pour réunir l’Afrique musicalement en 1992. Dans le projet « Wakafrika », qui est un voyage de Dakar à Kinshasa, de Bamako à Abuja jusqu’à Abidjan,… Papa Wemba a associé sa voix, dans le titre « Ami oh », à celle de la diva Angélique Kidjo.

Le tout dernier artiste congolais à l’intégrer dans un projet artistique est l’artiste Noel Ngiama Werrason en 2001 dans l’album « Kibwisa mpimpa ». Dans la chanson humanitaire « Croix-Rouge », la voix aigu de Nathalie Makoma, son saxo, et la voix rock de celui qui est arrivé en France à l’âge de 15 ans, dénoncent la guerre et la misère en Afrique.

« Ça y est, il a cassé le moteur. Dieu a repris le souffle, On gardera ton saxo, L’intonation de ton grand sourire entre nos oreilles, Tes œuvres dans nos esprits. Merci pour tout parent », regrette l’artiste Lexxus Legal sur son compte Facebook.

A Kinshasa, le festival Jazzkif a fait venir Manu Dibango à deux reprises en 2017 et 2018 accompagné de Ray Lema et Freddy Masamba pour deux spectacles mémorables.
L’artiste est mort, vive l’artiste.

Onassis Mutombo

 

 

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