Après la publication d’un article sur l’intervention du leader du Groupe Magic System à African Music Forum, des internautes congolais ont protestés vigoureusement contre les propos discourtois d’ Asalfo sur la culture congolaise, mieux, sur la musique qui l’a fait musicien.
Tablant sur « Comment exporter sa musique, parcours gagnant », Asalfo, qui a évoqué également les volets marketing, timing, arrangement dans les chansons actuelles, n’a pas enchanté les mélomanes de la rumba et du ndombolo. Les réactions enregistrées des congolais, sur les réseaux sociaux principalement, sont rudes.
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« Je ne partage pas le même avis que lui (Asalfo). Les langues sont des véhicules de nos cultures. Prétendre chanter en français pour être de renommée internationale est une illusion, pire encore une aliénation. Ce n’est pas puisque Magic System chante en français et est populaire dans quelques pays francophones que tous les musiciens ivoiriens, chantant en français d’ailleurs, le sont aussi. Ce genre de propos contribuent à complexer les musiciens qui vont penser être inférieurs aux autres à cause de la langue. Il ne faut pas oublier que Asalfo a été invité par les français et que l’une des missions principales de cette institution est de promouvoir la langue française et par ricochet la culture. C’est mon point de vue. Et notre rôle, c’est promouvoir la nôtre. Il n’existe pas une culture francophone. Il y a plutôt des cultures des pays francophones. Le français est français. Nous connaissons nos langues», a insisté AB.
« La langue est le moyen de communication par excellence. Mettre un peu du français ou l’anglais dans sa musique est une bonne chose mais ne garanti pas le succès. Pour avoir du succès à l’international, il faut que le format que l’on propose soit dans les critères (durée, texte, arrangement). Asalfo n’a pas parlé seulement de la langue mais aussi de la durée et autres aspects de marketing. Aujourd’hui, Magic system est un modèle de groupe qui a réussi », a souligné Paul Ngoy Leperc.
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Dans ce Forum, a rappelé Pepe Mwibu, que le musicien ivoirien a affirmé que la musique congolaise est le berceau de la musique du monde. Et s’est-t-il interrogé, mais ce berceau là était en anglais ? C’est grâce à des chansons congolaises de 8 minutes qu’il a appris la musique en lingala.
Selon CGM, la musique va aussi avec l’organisation d’un pays. Franco, Rochereau chantaient en lingala, Manu Dibango jouait au Congo en lingala et ont tourné dans le monde entier.
Cinardo Kivuila a rappelé, saisissant la balle au bond, la nécessité pour la République Démocratique du Congo de pérenniser les langues congolaises avec la création d’une Académie des langues congolaises et centre culturels congolais à travers le monde. Et il regrette, cependant, que Youssoupha, franco-congolais résident à Abidjan ramène un ambassadeur de la culture française pour minimiser la principale langue congolaise.
Onassis Mutombo