Originaire de la partie Est de la République démo- cratique du Congo, Edizon Musavuli est un artiste vi- suel qui se sert de son crayon pour traduire en image ses en- vies et les réalités directes de sa société.
Considéré comme perfectionniste, ce jeune est lauréat de plusieurs prix notam- ment « Prix de création originale » au concours « Colorons le monde » de l’Ong Oxfam. Fils d’un artiste sculpteur, après ses deux ans passés à Africa Digital Media Institute de Nai- robi pour des cours de film, Edizon Musavuli propose un style particulier sorti au bout du crayon, « Hyperréalisme ».
«L’art, c’est une passion avant tout. J’ai un père artiste sculpteur. Donc, je peux aussi dire qu’un héritage. Je suis dans un style appelé Hyperréalisme, j’utilise particulièrement le crayon pour le ressortir. Le thème général de mes œuvres reste la beauté africaine, l’expression figurative. J’essaie de montrer ce qu’est la culture africaine à travers les signes vitaux», affirme Edizon Musavuli lors de cet entretien.
Qui dessine Qui ou une fusion entre le dessin et le dessinateur ?
Evoquant son œuvre qui l’illustre en train de s’incruster dans son œuvre, cet artiste visuel, « Qui dessine qui est un mélange des photos et un peu de dessin. C’est avant tout une œuvre digitale rien de tangible » explique-t-il.
A ce sujet, plusieurs personnes ont réagit en contemplant cette œuvre, « Même le plus doué ne peut comprendre cet imbroglio… quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe sur cette image? C’est du montage ou quoi? Ça fait des heures que j’analyse ça mais je n’arrive pas à comprendre comment la main de celui qui est dans le tableau peut contourner la tête de celui qui semble réel… J’appellerai cette fusion, confusion… Du reste, si cela est vrai, bravo à l’artiste », s’étonne Beblack Ngala, internaute. Et au Dj Daddy de la Radio Okapi de déclarer que, « C’est un chef-d’œuvre ».
Artiste visuel évoluant dans un contexte culturel difficile Où les professionnels culturels ne vivent pas de leurs œuvres, Edizon garde espoir de vivre un jour des fruits de son talent. « Il est difficile de voir ceux qui vivent de l’art au Congo. Sans vouloir me plaindre, on vit dans un contexte culturel très peu valorisant. Ce qui ne donne pas du tout des ailes à une car- rière d’artiste », se rassure-t-il. Son plus grand souci est d’amé- liorer son travail en allant dé- couvrir d’autres artistes sous d’autres cieux et pense aider les jeunes artistes qui veulent se lancer dans l’aventure. Présent à East african Visual Artistes Exhibition à Kampala et Exposition Racines à Pullman Kinshasa, l’artiste Edizon prépare une exposition pour le premier trimestre de l’année 2020.
Onassis Mutombo