mardi, décembre 3
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Tous derrière les FARDC

« Et si on n’était un Etat visionnaire ! »

Comédien, metteur en scène et opérateur culturel, Ados Ndombasi fait un état de lieu du théâtre classique en RDC et regrette qu’il n’y ait pas d’investissement dans ce secteur.

Quelle est la situation du théâtre classique en RDC ?

Il est entrain de disparaître. Le théâtre va disparaitre, d’ailleurs très rapidement. Pour parler du théâtre, il faut avoir le fond pour l’appui à la création. La situation du théâtre congolais est dramatique ! Déjà que l’Etat est absent et ne soutient pas le théâtre. Il faut avoir les salles des spectacles pour diffuser. Il faut faire la promotion. Mais aujourd’hui, quelle est la salle qui accepte des vrais spectacles du théâtre congolais ? Il n’y en a presque plus. A peine, on a la Halle de la Gombe, le Centre Wallonie-Bruxelles, Tarmac des auteurs qui s’intéressent encore au théâtre. Les Salles Mongita et du Zoo, c’est dans un état horrible. Ça prouve que le théâtre congolais va très mal. Surtout qu’aujourd’hui les gens choisissent la facilité, la télé-dramatique pour devenir acteur de cinéma. Mais ce grand théâtre que nous avons connu avec de Mikanza Mobyem, Mutombo Buishi à l’Ecurie Maloba est entrain de disparaitre.

Qu’en est-il de l’investissement culturel ?

Moi je suis un metteur en scène, mais je suis fatigué de monter un spectacle qui va mourir deux jours après. Parce que je l’aurai joué qu’au Centre Wallonie et à la Halle de la Gombe, c’est fini. Nous oublions que nous sommes un marché de 80 millions d’habitants. Si on avait de centaines des salles de spectacle à Kinshasa, Lubumbashi, Kananga, Equateur, Kivu,… les metteurs en scène n’allaient pas chômer. Je connais plusieurs metteurs en scène français qui ne sortent pas de France, puisqu’ils ont tout chez eux avec plus de 10 mille salles de spectacles. Et la RDC, quatre fois plus grande que la France, si on était un état visionnaire, on allait normalement avoir près de 40 mille salles dans tout le pays. Et c’est ça la grandeur. Dans la culture, la France investit plus de 12 milliards d’euros chaque année. Combien investissons-nous pour notre culture ? Joseph Kabila a dit qu’il n’a pas pu transformer l’homme congolais. J’étais étonné de l’écouter. Pour transformer l’homme congolais, il faut investir dans la culture et dans l’éducation. Que sommes-nous devenus ? Et ça c’est triste.

Onassis Mutombo

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