
Sorti du district populaire et agité de la ville de Kinshasa, ce jeune artiste musicien a vu sa vie artistique basculé depuis la nuit du 11 novembre 2017 à l’Académie des Beaux Arts. Sacré Best of the Best All Star 2018, Gaz Mawete sort son tout premier clip ce 2 février « Paulina » sous les auspices du label Boma Yé Music. De la Tshangu à la conquête du monde, cet ancien élève des écoles Don Bosco, Mokengeli et l’INA évoque sa vie, sa carrière et de ses perspectives dans cette interview exclusive.

Après Best of the best all Star, qu’est-ce qui a changé ?
Rien n’a changé, mais tout a évolué. C’est vrai que l’évolution est un changement, mais il n’y a pas de nouvelles choses. Avant j’étais connu dans la rue, et pour l’instant aussi sauf que la masse qui me connaissait dans la rue n’est plus la même. Mes chansons sont appréciées comme avant. Sauf que maintenant, j’ai un producteur. Et je parle toujours avec mes fans sur les réseaux sociaux. On essaye d’être présent sur les médias pour garder cette flamme.
Après vos deux échecs au Vodacom superstar et à The Voice Francophone, vous lancez des tubes et vous revenez encore dans un concours, qu’elles sont vos motivations ?
Le fait de participer à une téléréalité ne m’interdisait pas de sortir des chansons. Après SuperStar Saison 2, j’ai sorti « tu pendana », « Lisolo ya motema », « Etali nga te », « Mukolo ya zoba ». Après The Voice, j’ai sorti « Pika », « Ngebe » et tant d’autres. Voilà, la première compétition n’avait pas de production après. Etant très jeune musicien, je voulais prester sur des grandes scènes, mes ambitions étaient de devenir une grande star. Mais je ne savais pas comment ça se passe puisque j’étais novice dans le milieu. Au The Voice Francophone, j’ai participé puisque à la clef, il y avait un contrat de production avec Universal Music. Malheureusement, je n’avais pas gagné. Donc j’ai continué la quête des producteurs en sortant des singles. Et une autre compétition se présente avec un contrat Boma Ye Music, voilà, mon but a été atteint.
En s’engageant au Vodacom Best of the best all Star, étiez-vous sûr de remporter ?
Oui, au début. Peu après, je n’étais plus très sûr.
… et pourquoi ?
Moi-même, j’étais mon propre adversaire. Il fallait que je puisse égaler le Gaz que les gens avaient dans la tête. C’est-à-dire qu’il fallait que je sois à la hauteur de ce que j’avais déjà accompli. C’est ce qui me faisait peur. Et ce n’étais pas facile. Les gens attendaient de moi de grandes choses. Je m’attendais à être populaire mais pas au niveau que j’étais accueilli dans la compétition. J’étais surpris d’être aimé à ce point là. Les gens m’ont soutenu, applaudi, porté à cœur au point parfois ça me déstabilisait. Il arrivait que je n’écoute même pas les instruments vu que les gens criaient tellement fort. A chaque apparition, il y avait plus d’attentions sur moi que les autres candidats et ça portait atteinte à mon assurance. Du coup, je me posais pleines des questions si je serai toujours à la hauteur. Et, il fallait se maitriser et faire avec. C’est ça aussi la vie d’un artiste musicien.
« Rassurez-vous que je suis un artiste Boma Yé Music »
Pouvons-nous avoir une idée du contenu de votre contrat et Boma Ye Music ?
Je suis un artiste membre effectif du label Boma Yé Music. Tout artiste qui a signé dans un label a toujours eu des clauses de confidentialité.
Il y a eu des inquiétudes voyant le tout dernier morceau des artistes Boma Yé, « la danse du matin », pouvons –nous avoir des assurances ?
Cette chanson là a été réalisée avant que je ne gagne. Donc je n’étais pas encore membre effectif de Boma Yé Music raison pour laquelle je n’y figure pas. De deux, je ne suis pas encore allé à Paris puisque je suis dans les préparatifs. Je dois suivre la procédure. Je compte ramener ma base d’ici pour produire un album multicolore mais qui me ressemble. Une fois là-bas, nous allons tourner avec la plus part des artistes Boma Yé. Rassurez-vous que je suis un artiste Boma Yé Music. Et je vais faire des grandes choses avec ce grand label.
Sur des panneaux, il est écrit « Gaz Mawete, de la Tshangu à la conquête du monde », n’est-ce pas une lourde charge ?
C’est en parlant qu’on sent la charge. Mais quand on sait comment s’y prendre, ça passe. Je dois le reconnaitre que ce n’est pas facile. Je vais faire comme nos ainées pourquoi pas mieux que eux pour hisser encore le drapeau de notre Congo plus haut.
Quelle relation avez-vous avec d’autres artistes musiciens congolais ?
Je parle bien avec tout le monde. Mes amis de la compétition sont ma famille. Pour les autres musiciens. Mes amis restent mes amis. Mais, je n’ai aucun problème avec personne et je ne compte pas en avoir. Parce que ce n’est pas ça le but dans la musique.
Vous sortez le clip « Paulina », ce 2 février, qu’elle est la touche nouvelle ?
Déjà, « Paulina » est le tout premier clip que je réalise avec Boma Yé Music. Ça sera quelque chose de différent, de haute en couleur. Les gens seront contents de voir ce que je fais mais ils vont reconnaitre la même personne. Bref, c’est la sauce Gaz avec des compléments de maturité. Un très beau clip qui va changer l’image de tout ce j’ai présenté jusque là.
Quelles sont vos perspectives ?
Jusque là, j’essaye de poser encore mes bases avant de me lancer dans d’autres activités lucratives. Créer une fondation un jour est dans mes projets puisque j’ai un collectif d’artistes « Beta na Biso » que j’encadre. Il y a beaucoup d’idées à faire pas seulement pour « Bana Tshangu » là où tout a commencé mais pour mon pays en général surtout pour la jeunesse. En même temps, j’essaye de représenter toute cette jeunesse qui n’a encore rien mais croit en la vie. Je suis tombé à plusieurs reprises, mais je suis me relevé toujours. A ce jour, je suis un peu comme la voix des sans voix.
Onassis Mutombo