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« Inventons le nouvel ordre économique congolais » Chronique de Mumengi

4ème tribune de l’écrivain Didier Mumengi « Chronique de Mumengi ». Son seul souci: « Inventons un nouvel ordre économique congolais », pour que l’après Covid-19 soit salutaire. Dans cette livraison de 12 pages, l’auteur commence par regretter que l’histoire économique de la RDC se réduit à cette laconique épistémè: une grande misère au milieu des grandes richesses.

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 « Inventer un Nouvel Ordre Economique Congolais requiert un fondement postulatoire binaire. D’une part, ancrer la raison d’être de l’économie dans son « utilité sociale », sur base du précepte que ce qui ne contribue pas à la construction du « bien-vivre ensemble national » est tout sauf une action économique. D’autre part, se rappeler qu’on ne développe pas mais on se développe. C’est-à-dire : la croissance économique est proportionnelle à la croissance des compétences cognitives et comportementales endogènes », écrit-il dans son introduction.

Pour lui, la crise du Franc Congolais n’est donc pas monétaire. Pendant combien de temps encore, se pose-t-il la question, il faudra injecter, à fonds perdu, des devises de la réserve dans le marché monétaire, pour soi-disant ramener le Franc Congolais à une illusoire parité avec le dollar américain ?

 » Un pays en état d’abandon total »

Le temps est venu de prendre conscience qu’en cherchant à sauver à tout prix le Franc Congolais, on perpétue la crucifixion de l’économie nationale, car l’argent consacré à la spéculation est retiré de la circulation économique productive. Pour sauver le Franc Congolais, il faut quitter la spéculation monétaire, et donner la monnaie aux investissements utiles.

« L’état catastrophique du réseau routier national est la plus grande manifestation de la défaite de l’indépendance nationale. De 1885 à 1960, la colonisation belge a construit un réseau routier de 145.000 km en 75 ans. De 1960 à aujourd’hui, donc en 60 ans de souveraineté nationale, le Congo indépendant n’a construit que 7.400 km de routes, pour un réseau routier totalisant à ce jour 152.400 km, dont seulement 2.800 km sont asphaltés, et 90 % de l’ensemble de ce réseau routier se trouve dans un état de délabrement avancé. En ce qui concerne le chemin de fer, de 1885 à 1960, la colonisation belge a laissé un réseau des voies ferrées long de 5.063 km. De 1960 à aujourd’hui, le Congo indépendant a posé zéro mètre de voies ferrées », demontre t-il dans cette livraison.

Il regrette cependant, si la viabilité d’un territoire national est fonction de la liberté de se mouvoir à l’intérieur du pays, d’aller et venir, de s’installer et de déménager, l’état routier national donne plutôt l’impression que le Congo est pays sans Etat.

« Inventons un nouvel ordre économique congolais », il s’agit de réussir à penser l’économie nationale hors des concepts importés clés en main (bonne gouvernance, programme d’ajustement structurel, émergence, OMD, austérité budgétaire, etc.). Ces réflexions d’importation, qui s’inscrivent toujours dans une téléologie aux prétentions universelles, nient notre propension à créer une doxa économique propre, et nous dénient toute capacité à produire nos propres rationalités, et même nos propres intelligences.

Téléchargez ici « Inventons un nouvel ordre économique congolais« 

Onassis Mutombo

 

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