Pamela Tulizo, seule africaine nominée au International Dior Photography Award for young talent !
Ancienne étudiante du Market Photo Workshop, Pamela Tulizo, photographe congolaise évoluant à Goma au Nord-Kivu, a été la seule en Afrique à être retenue dans le concours international de la photographie Christian Dior International Schools of Photography, qui s’intéresse aux diplômés et étudiants des écoles de photo ou départements de la photographie dans le Monde. La remise est initialement prévue au mois de juillet 2020 à Paris durant la cérémonie du vernissage de l’exposition collectives de tous les séléctionnés.Elle échange avec nous à cœur ouvert sur sa carriere et nous fait la restitution de sa participation à cette compétition. Entretien.
Qu’est-ce que nos lecteurs peuvent retenir sur vous ?
Je m’appelle Pamela Tulizo Kamale. Je suis basée à Goma, dans l’Est de la RDC. Je suis photographe documentariste en plein temps et photographe journaliste en temps partiel. Je travaille sur l’image de la femme, son identité c’est-à-dire son rôle et sa place dans la société.
Qu’est-ce qui vous a attiré vers la photographie ? et comment avez-vous découvert cet univers ?
Je découvert la photographie quand j’étais encore trop jeune, entre 6 ou 7 ans. On avait un appareil photo chez nous, bien que c’était pas possible que moi je le touche, c’était soit mon père ou ma mère qui pouvaient prendre les photos dans ma famille. La photographie en soi, je l’ai commencé il y a 4 ans. Après mes études humanitaires, je fais une formation à la RFI en journalisme international ce qui m’a permis d’être en contact avec l’appareil photo. Apres cette formation, j’ai commencé à travailler à une chaine télé de Goma. J’étais toujours attirée par la photo mais je n’avais pas des notions de la photographie. Du coup, j’ai appris par d’autres photographes au début et après j’ai commencé des formations par ci par là. À Goma, à Lubumbashi, et au Sénégal… pour enfin terminer en Afrique du Sud où j’ai étudié la photographie documentaire au The Market Photo Workshop.
Série « Double indentité du monde extérieur » 2020 ph. PT
Et votre participation à la compétition International Christian Dior ?
Apres mes études en Afrique du sud, j’étais automatiquement dans la base des données des étudiants. J’ai reçu un mail, comme tous les autres étudiants, de pouvoir participer dans cette compétition. Je savais déjà que la compétition existait mais j’attendais que ça soit ouvert. j’ai postulé, j’ai envoyé mon travail. Il y avait des examens avec un jury extraordinaire, ce qui était pour moi un des objectifs d’avoir postulé. Apres, j’ai reçu un email me Confirmant que j’étais sélectionnée ce qui m’a rendu très contente de représenter l’Afrique, le Congo, Goma dans cette compétition. Je suis la seule africaine à être sélectionnée parmi d’autres photographes des Etats-Unis, d’Europe et d’Asie.
Qu’est-ce que cette nomination signifie pour vous et votre carrière de photographe ?
C’est vraiment une chose très importante pour moi. Non seulement ça va me permettre de présenter cette série des photos qui s’appelle « Double identité au monde extérieur », mais aussi ça va booster ma carrière et me permettre d’être dans leur base des données, de travailler avec la grande maison Christian Dior. Ca va me donner un autre œil sur mon travail et une démarche artistique.
Série « Double indentité du monde extérieur » 2020 ph. PT
Que comptez-vous réaliser avec la photographie, ou votre plus grand rêve ?
Mon travail est focalisé sur les recherches basées sur l’image de la femme mais aussi l’identité féminine. J’espère qu’un jour mon travail va aider à lutter contre l’injustice sociale faite à la femme dans le monde mais aussi c’est de pouvoir éduquer la femme par rapport à elle-même. Ça m’aide aussi à me connaitre moi-même en tant que femme. En général, j’espère vraiment dans cette industrie pouvoir inspirer autant des femmes, des jeunes filles de ma communauté. Ce qui est en train de se produire.
Qu’elle est votre source d’inspiration ?
Moi-même… (Rire). C’est bizarre mais je m’étudie moi-même, je cherche à me comprendre moi-même. je m’inspire. La femme en soi m’inspire. Je peux dire la femme mais à travers moi-même.