L’humanité célèbre, chaque 24 janvier, la journée mondiale de la culture africaine et afro descendante (JMCA). Cette année, c’est le sous le thème « l’africanité globale pour une humanité réconciliée – Hommage à l’Afrique notre berceau commun » que se tient ce mardi 23 janvier 2024, au siège de l’UNESCO, en France, une grande manifestation. Ce communiqué note que cette journée milite pour la promotion, la ratification et la mise en œuvre de la charte de la renaissance culturelle africaine par les États africains, renforçant ainsi le rôle de la culture dans la promotion de la paix sur le continent.
A Kinshasa, les informations ne sont pas bonnes. Après avoir célébré avec faste la dite journée, le Chef de l’Etat, Felix Tshisekedi, avait doté, en janvier 2021, à cette structure, une parcelle sur l’avenue Mandarinier dans la commune de la Gombe, en diagonale de la résidence du professeur Bahati Lukwebo. A ce jour, celle-ci, qui est restée depuis longtemps comme un bien sans maître, est vendue par un tiers pour d’autres fins. Pis encore, un immeuble est en train de sortir de terre.
La Maison de la culture africaine est un éléphant blanc ?
Depuis sa dotation, le représentant de la JMCA, Maître Franck Diki Songele s’est battu, becs et ongles, pour alerter le Ministère de la culture, arts et patrimoines sur sa vente probable. L’attention du panel du mandat du chef de l’État à l’Union africaine était ailleurs. Puis que c’est à ce dernier que revenait la charge de la matérialisation de la promesse du chef de l’Etat. Mais ce représentant de la JMCA à Kinshasa, impuissant, n’a constaté que les dégâts. La peinture et les écrits, sur le mur extérieur, n’ont pas découragé l’acheteur.
En 2021, le Chef de l’Etat congolais qui avait participé à la célébration de la JMCA au Musée National avait promis de faire de cet endroit est un lieu d’échanges, de réflexion, et de contemplation destinée à stimuler la création artistique dans un cadre convivial ouvert aux Africains du continent et de la diaspora.
D’ailleurs sur place au Musée nationale le 24 janvier 2021, une exposition a été organisée sur la culture africaine et afro-descendante. Et l’actuel Représentant de la JMCA, Franck Diki Songele, en était le commissaire et avait reçu le Président de la République pour expliquer chaque tableau exposé.
Quelques mois plus tard, le Président de la République a réitéré, le 27 novembre 2021, cette fois-là en Angola, lors de la deuxième édition de la Biennale de Luanda-le « Forum panafricain pour la culture de la paix », sa décision de lancer « la Maison de la Culture Africaine et Afro descendante » à Kinshasa. Dans cette visite-éclair à Luanda, le Chef de l’Etat était accompagné, du Ministre de l’intégration régionale Didier Manzenga Mukanzu, de Isidore Ndaywell, Alphonse Ntumba Luaba et Lucien Lundula, tous, membres du Panel d’accompagnement de la mandature du président Felix Tshisekedi à l’Union Africaine. Les professeurs Alphonse Ntumba Luaba et Isidore Ndaywell sont-ils au courant de la vente de cette parcelle ? L’avenir nous en dira plus.
Construire sans terminer, c’est détruire !
Du côté de l’Unesco, au siège, ce geste du Président congolais avait été salué vivement le plaçant sur la liste des panafricains et protecteur de la culture africaine. Mais, hélas,… mvula ulejila kaluma kwabu (la pluie montre à l’homme chez eux ou encore les évènements montrent à l’homme qui l’entourent) disent les kassaiens.
« Il y avait un colonel et sa famille qui y habitaient. C’est d’ailleurs ce dernier qui m’avait parlé de la visite régulière des commissionnaires (courtiers). Ensuite, la maison est restée vide après son. Une dame venait préparer souvent sa marchandise à in petto. Elle affirmait qu’elle était mandatée par le Ministère de l’Urbanisme et habitat. Elle, aussi, a disparu depuis un temps », témoigne une vendeuse de café et pains à côté d’une tente non loin de là.
En fin juin 2023, lors de notre passage, une dame nous a accueilli nous interdisant l’entrée affirmant que la parcelle est sous protectorat du Ministère de l’Urbanisme et habitat. En jetant malignement un coup d’œil ; c’est une vieille et poussiéreuse maison abandonnée et inhabitée qui était derrière cette dame habillée en camisole noir et un pagne et ne parlait qu’avec sa tête pour nous empêcher de mieux voir l’intérieur.
Actuellement, les observateurs avertis constatent l’évolution sans pareil de la construction d’un immeuble qui n’a rien avoir avec la Maison de la culture africaine et afro-descendante.
Adopté en 2019 lors de la 40ème session de la Conférence générale de l’UNESCO, la Journée mondiale de la culture africaine et afro descendante, est célébrée le 24 janvier de chaque année. Il célèbre les nombreuses cultures dynamiques du continent africain et des diasporas africaines à travers le monde, renforçant ainsi le mandat de l’UNESCO de promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine dans le monde entier. Ainsi, le Chef de l’Etat congolais est le premier Président du monde à avoir honoré cette journée par sa présence et l’avoir doté d’une maison de la culture.
Entrant dans le cadre du mandat de la RDCongo à la tête de l’union africaine, la Maison de la culture africaine et afro descendante peut-elle être considérée comme une promesse ratée au même titre que, le Festival panafricain de Kinshasa (FESPAKIN) ? Qui a, alors, vendu la parcelle dotée pour la maison de la culture africaine ?
Dossier à suivre
Onassis Mutombo