L’univers de la rumba congolaise n’est pas encore prêt à oublier Papa Wemba, décédé en pleine prestation musicale à Abidjan le 24 avril 2016. Un monument à son image a été érigé à Matonge, son fief à Kinshasa.
Tel un soldat au front sur scène, c’est le 24 avril 2016 au Festival des musiques urbaines d’Anoumabo à Abidjan que Papa Wemba a tiré sa révérence, tel qu’il avait prédit quelque temps auparavant dans une émission musicale sur Télesud en France. Huit années après sa tragique disparition, son souvenir demeure vivace au pays. Les chansons et airs du roi de la Sape (société des ambianceurs et des personnes élégantes) et prince de la rumba congolaise sont toujours joués à Kinshasa, ailleurs dans le pays et au monde. Son souvenir n’est pas prêt de s’éteindre, surtout dans son quartier à Matonge, dans la commune de Kalamu à Kinshasa. Un monument a été érigé depuis, dans son fief, le berceau de son groupe, Viva la Musica, et où il a créé le fameux « Village Molokaï ». Et dans le cadre de la célébration de huit ans de sa disparition, un festival est organisé depuis le 24 avril (pendant une dizaine des jours), au « Couloir Madiakoko », avec, en lumière naturellement, le groupe Viva la Musica.
Ce même 24 avril, l’association « Nouvelle Vision de la Sape » a honoré la mémoire de l’icône de la rumba congolaise en décernant un brevet de mérite à l’association « Bana Kin » qui a été à l’origine de l’érection de la statue de Papa Wemba à Matonge. La cérémonie, empreinte d’émotion, a rassemblé des personnalités et proches du feu Papa Wemba, parmi lesquelles Constant Omari (ancien président de la Fédération congolaise de football association), Manda Tchebwa ancien chroniqueur musical à la RTNC, écrivain et chercheur dans le domaine culturel, des musiciens ayant joué avec l’illustre disparu comme Sec Bidens « Monganga » et Maika Munan « Mukubwa », etc. Ils ont livré des témoignages et parlé de l’héritage incommensurable légué par le « roi de la rumba rock », évoquant l’impact profond de Papa Wemba sur la scène musicale congolaise, africaine et internationale, ainsi que son rôle crucial dans la popularisation de la Sape, ce mouvement culturel axé sur l’élégance et l’extravagance vestimentaire. La soirée s’est achevée sur les airs de Viva la Musica dans un spectacle de revisitation des chefs d’œuvre de Papa Wemba qui inspireront les musiciens des générations futures de deux Congo.
Martin Enyimo/Adiac-congo