Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, est en proie à une vague de buzz sans précédent avec l’émergence de la phrase rivale « Vous allez rompre ». Cette expression envahit désormais tous les lieux publics, où elle est souvent criée ou simplement citée dès lors que deux personnes de sexes opposés se promènent ensemble. Même au stade, l’influence de cette phrase a été telle que même le président de la République lui-même a été victime de son pouvoir déstabilisateur lorsqu’il a été poussé par la foule à embrasser sa première dame avant le match opposant la RDC du Soudan, ce samedi au stade des martyrs. Mais comment cette phrase ou expression a-t-elle vu le jour ?
L’origine de cette phénomène linguistique remonte à quelques mois, lorsqu’un célèbre humoriste kinois a lancé cette provocation satirique lors d’un de ses spectacles. Le but premier était de provoquer un éclat de rire général, mais la blague s’est rapidement transformée en une arme d’un genre nouveau dans le monde de la drague Kinoise. En effet, le comique constatait à travers ses observations que Kinshasa était une ville où les couples se formaient et se séparaient à une vitesse fulgurante; Les relations amoureuses étaient si volatiles que l’idée de les rompre devenait presque une évidence pour les gens de kin.
Dès lors, la phrase « Vous allez rompre » ou « Bo ko bayana Kaka » en Lingala kinois, a commencé à se populariser, s’insinuant dans les conversations de tous les jours, mais surtout dans l’inconscient collectif des kinois. De part sa répétition constante, elle est devenue une expression emblématique de la vie sentimentale tumultueuse et éphémère de cette métropole congolaise. Mais au-delà de son aspect anecdotique, cette phrase a créé un véritable phénomène de société, suscitant curiosité, étonnement et fascination.
Dans un pays où les traditions et coutumes jouent un rôle prépondérant dans les relations humaines, « Vous allez rompre » représente une certaine rupture générationnelle. En effet, cette expression défi les schémas traditionnels établis et questionne les structures sociales conservatrices qui régissent la société congolaise. Les couples eux-mêmes s’amusent de cette nouvelle tendance, en faisant fi du « qu’en-dira-t-on » et « des pressions extérieures ».
La phrase est également devenue un symbole d’ouverture et de liberté d’expression. Grâce aux réseaux sociaux, elle s’est répandue comme une traînée de poudre dans toute la ville. Des images circulent désormais montrant des personnes de tous âges, de toutes origines et de toutes classes sociales s’appropriant cette phrase, dans un élan de solidarité et de participation collective. Cette expression témoigne également de la propension des Kinois à s’amuser de leurs propres fragilités et à créer des buzzs inattendus. Quoi qu’il en soit, elle restera un chapitre marquant de l’histoire de Kinshasa, dans laquelle s’entrelacent tradition, modernité et liberté d’expression.
Joshua Desvers vautour