dimanche, avril 20
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Tous derrière les FARDC

« La plume est l’interprète de l’âme », (Kevin Ibongya)

Natif de Kinshasa, capitale de la RDCongo, Kevin Ibongya est détenteur d’une Licence en économie et développement à L’Université Catholique du Congo(UCC) et également un amoureux des mots. C’est comme ça qu’il se présente quand on lui pose la question car comme le disait Jacques Chirac, parler de lui n’est pas son exercice préféré. Moise Mungaba est allé à sa rencontre.

 

Votre deuxième ouvrage s’intitule « Des maux d’amour ». Pourquoi ce titre?

Kevin Ibongya E.: “Au fait, j’ai voulu faire un jeu de mot parce que je pense que l’amour est un sentiment qui se nourrit de mots. Il ne suffit donc pas d’aimer, il faut le prouver par des actes mais aussi par des paroles et des mots. Mais, au-delà de tout, c’est aussi un sentiment qui fait souffrir et occasionne des maux. Un sentiment qui fait couler de larmes, des salives, d’encres et parfois de sang (rires). C’est cette dualité là que j’ai voulu exprimer par ce titre là.”

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à rédiger un deuxième livre ?

Kevin Ibongya E. : “Généralement lorsqu’on se lance dans quelque chose ce n’est pas pour ne s’arrêter qu’à une seule réalisation. Si certains disent jamais deux sans trois, je pense qu’il n’y a jamais un sans deux. J’avais en tête de pouvoir publier encore. C’est quelque chose que j’aime particulièrement faire et c’était quasiment acté qu’un jour où l’autre je publierai de nouveau même si je dois reconnaître que cela a pris plus de temps que prévu (3 ans, ndlr). Tout est parti de la campagne électorale de décembre passé et on sait tous comment elle était après entre Fccistes, Cachistes, Lamukistes et tout ça était très inspirant. La motivation, à proprement parler, est venue suite à la lecture d’un recueil de poésie intitulé « Coeur épelé » ainsi que la lecture des voeux de mariage d’une amie”.

“Après avoir lu ça je me suis donc décidé de m’amuser à écrire sur l’amour. Ce n’était pas aisé, je le reconnais (rires). Parce qu’il fallait écrire en faisant l’effort de ne pas écrire de manière personnelle. Quand on sait qu’on a tous eu des maux, il fallait éviter au maximum qu’ils transparaissent sur les mots. Je n’ai pas totalement réussi je l’avoue (rires). Il y a eu des jours où l’inspiration faisait défaut et je me plongeais dans la musique. Mais, j’ai quand même pu écrire et à la fin, j’ai fait lire à une amie qui a apprécié et m’a suggéré d’y ajouter quelques illustrations. Et là je me suis dit, pourquoi pas publier ? Parce qu’en realité le projet sur lequel je travaillais n’était pas celui-là. C’est donc comme ça que l’on a atteri à Des Maux d’Amour”.

 

Pourquoi l’écriture est importante pour vous?

Kevin Ibongya E. : “L’écriture est importante pour moi parce que c’est un moyen d’expression. C’est le moyen avec lequel je me sens le plus à l’aise à vrai dire. C’est mon monde parce qu’à la base ou de nature je suis quelqu’un de très timide et d’introverti. Je suis donc de ceux qui pensent comme Jacques Derrida que ce qu’on ne peut pas dire il ne faut surtout pas le taire mais l’écrire. Écrire est l’une des meilleures choses qui soient et je pense que c’est un exercice que l’on fait tous et que l’on devrait faire de plus en plus car, comme le dit si bien Miguel de Cervantès, la plume est l’interprète de l’âme: ce que l’une pense, l’autre l’exprime. C’est aussi et surtout une manière de laisser une empreinte. Vous savez, nous sommes issus de cultures qui favorisent l’oralité. La tradition orale est très présente dans nous mais elle a le défaut de ne pas toujours rendre de manière fidèle le message et souffre d’un problème de conservation. Le bouche à oreille devrait faire plus de place à l’écriture selon-moi car c’est important. L’histoire écrite par le chasseur vaudra toujours plus que l’histoire contée par les léopards”.

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