Professeur d’art dramatique à l’Institut national des Arts, INA, Maître Mwambayi Kalengayi est aussi un metteur en scène. De par son métier, il a parcouru l’Afrique grâce à son dévouement dans son secteur. Il partage, dans cet échange, son expérience.
« Par mon savoir-faire, j’ai fait le tour de l’Afrique. Et là, j’ai pu comprendre que l’Africain n’avait pas besoin qu’on vienne lui apprendre ses propres cultures, car chaque pays africain a sa propre culture. Mais ils ont des points communs, comme par exemple la croyance dans le voyage terrestre de l’être humain qui naît, grandit, meurt et qui apparait. Cela est une de notre propre culture », a déclaré Maitre Muambayi.
Pour lui, l’Afrique dans son ensemble a comme identité principale des problèmes. Ces problèmes sont liés à la religion, à la politique et à la vie sociale. Maitre Muambay a voulu résumer tous ces problèmes dans une de ses œuvres intitulée : « Muntu», qui signifie homme, l’homme asexué. Cela, dans le but de réveiller la conscience de l’homme noir.
« J’ai créé beaucoup de pièces de théâtre, mais la plupart de mes œuvres sont inspirées par la vie à laquelle les Africains doivent faire face du jour au jour, avec une forte présence de l’ignorance. Hormis Muntu, je cite quelques œuvres déjà réalisées au niveau international comme Barabbas chef des rebelles, Magdala, la possession des masques, l’immigration des abeilles, etc. Et mon avant-dernière œuvre que j’ai jouée à Gorée était intitulée « Femme noire, femme esclave ». Dans cette œuvre, j’ai voulu parler de tous les problèmes qui règnent tout autour des femmes africaines», a-t-il renchéri.
Aussi a-t-il dévoilé son for intérieur, sans ménagement. « J’aimerais voir changer, en République Démocratique du Congo, les hommes du théâtre. Les pièces de théâtre devraient intégrer beaucoup plus les problèmes de notre société plutôt que de continuer à adapter les pièces étrangères. Les hommes de théâtre, je leur demanderais de s’impliquer plus dans la quête des solutions aux problèmes de la société ; créer pour éduquer, sensibiliser et interpeler, afin qu’il y ait une prise de conscience», a-t-il-conclu.
Sarah M.Lukoji