C’est depuis 1992 que l’humanité célèbre, le 07 novembre de chaque année, la Journée internationale de l’écrivain africain. Ayant pour objectif de rendre hommage aux différents écrivains africains, poètes, dramaturges, romanciers, nouvellistes, cette journée en Rdc sera célébré sous le thème « la contribution de l’écrivain au développement de l’africain ».
En effet, votre site arts.cd s’est intéressé au jeune Joel Kimpenda, écrivain congolais de 23 ans, encore étudiant à l’Université de Kinshasa en droit Public qui vient de publier un ouvrage intitulé : « le pouvoir politique à l’épreuve de la Démocratie, Diagnostic et perspectives de textes constitutionnels». Découverte.
Racontez –nous d’abord vos motivations pour devenir, actuellement, écrivain ?
Devenir écrivain pour moi a été motivé par plusieurs raisons. Et parmi celles-ci, il y’a d’abord la nécessité d’éclairer les citoyens sur les enjeux, les postures et les actions des acteurs politiques. Ce, dans le but d’éviter que certains acteurs politiques conduisent le peuple dans une fausse piste avec une politique de débauchage, de clientélisme politique.
Parce que, les acteurs politiques ont toujours de non-dits. Ils posent des actes que les peuples doivent dénoncer. Le peuple doit avoir une lecture métajuridique, surpasser ce que disent les acteurs politiques.
C’est–à–dire, aller au-delà des propos des acteurs politiques. Aussi, la nécessité d’être l’interprète de la société. Cela veut dire, l’écrivain doit savoir dire ce qui se dit tout bat. Etre capable de dire ce que pense la société.
La plupart de nos éminents professeurs d’universités ne publient presque plus !
Quel état de lieu faites-vous de l’écrivain africain ?
L’écrivain africain au fond produit un travail remarquable. Mais le grand problème c’est d’abord que, premièrement l’écrivain africain est en crise lui-même. Et quant à la production, il y a peu de productions scientifiques. Il suffit juste de faire la ronde dans des bibliothèques facultaires pour se rendre compte qu’il y a peu d’ouvrages écrits par des africains. La plupart de livres sont par des auteurs contemporains. Ma crainte est que dans 10 ou 20 ans l’histoire d’aujourd’hui soit racontée par les auteurs européens. Parce qu’en droit constitutionnel, si l’on cherche à savoir qui a retracé l’évolution du constitutionnalisme en Afrique, il n’y a personne. La personne qui a écrit cela c’est un professeur français Pierre- François BOLIDECK. Vous vous rendez donc compte que les écrivains africains n’écrivent presque pas. La plupart de nos éminents professeurs d’universités ne publient presque plus.
On n’a pas accès à des publications. A part l’aspect publication, l’écrivain africain lui-même ne trouve pas sa place au sein de la société africaine. Il n’y a pas cette interaction entre l’écrivain africain et sa société. Tout simplement parce que ce dernier est entrain de publier, mais les lecteurs ne savent pas comment s’en approprier.
Sarah Bukasa