Au Centre CEPAS cet avant midi, Quelques professionnels de la littérature se sont retrouvés pour faire un état de lieu sur la littérature congolaise à l’aire du digital. Organisée par Medias Business Congo dans le cadre du projet Pro Lecture, cette rencontre littéraire a connu trois intervenants : l’Abbé Emmanuel Boya, Eugène Kandolo et Mike Ilunga.
Responsable culturel du Cepas et professeur d’université, l’Abbé Emmanuel Boya a fait l’état de lieu de la lecture en RDC. Pour lui, il n’ya aucune statistique qui justifie que les congolais ne lisent pas, mais à voir les agissements sur terrain on peut le déduire et surtout sur les affaires communautaires. « Les congolais ne lisent pas, aucunes statistiques probantes. Mais, à voir le niveau élevé de croyance sur la sorcellerie dans la société, c’est étonnant. Ça prouve que la société doit s’élever. Et le moyen le plus facile est la lecture », propose t-il. Et de signifier que l’article 64 de la constitution de la RDC ne doit pas être seulement une affaire politique mais une occasion de se prendre en charge pour créer des bibliothèques municipales et ambulantes pour élever le niveau de la lecture en RDC.
« Un livre à 30$, pour quel public ? »
Auteur et éditeur Eugène Kandolo a, quand à lui, a partagé son expérience sur « la littérature contemporaine et le paradoxe du marketing digital ». La littérature congolaise est confrontée actuellement à plusieurs équations. Le pouvoir d’achat et la narration doivent refléter la cible.
« Un livre à 30$ pour quel public ? », se pose t-il comme question sachant que le pouvoir d’achat du congolais moyen ne va pas lui permettre de dépenser autant pour l’achat d’une ouvrage.
Auteur de « Solfège d’espoir », Eugène Kandolo croit qu’un écrivain qui pense à son public avant de mettre sur le marché son œuvre aura plus la chance de réussir. « On n’écrit pas pour le jury », avance t-il avant d’évoquer le marketing digital. Il confirme, cependant, que les réseaux sociaux actuellement jouent un rôle non négligeable pour la promotion des œuvres mais il faut des bonnes techniques. « Marketing digital, c’est avant tout le marketing, le digital n’est qu’un support. La différence peut se situer au niveau de la manière de présenter le produit. Un auteur doit d’abord bâtir sa e-réputation puisque le capital sympathie influence beaucoup aussi la vente. La vente sur amazone.fr est jusque-là est un élément de frime pour les auteurs congolais puisque le secteur n’est pas bien maitrisé et ne rapporte pas assez à ceux qui ont tenté l’aventure », martèle Eugène Kandolo.
Dans le public, Prince Djungu ne partagé pas cet avis qui consiste à affirmer que l’auteur écrit d’abord pour sa cible. Selon l’auteur de l’ouvrage « je ne savais pas encore nager », on écrit avant tout pour soi-même.
Rétorquant à son confrère, Eugène Kandolo a relativité en ces termes ; « oui, c’est vrai, mais l’histoire relaté fait parti d’un contexte».
Mike Ilunga de Onerdc conseille aux congolais et aux auteurs de s’approprier du numérique qui change le monde et touche tous les domaines et améliore la vie humaine. Notons que cette conférence a été ténue en vue de l’organisation prochaine de la Foire du livre et du net à Kinshasa Pop Lecture, une initiative de Cinardo Kivuila.
Onassis Mutombo