
Au Palm -Beach le vendredi 26 janvier, les trois groupes qui constituent le collectif Kinshasa sur la route du MASA 2018 ont prouvés sur scène que l’identité musicale congolaise sera respecté au Marché des Arts du Spectacle Africain (MASA) prévu à Abidjan du 10 au 17 mars 2018.
Lançant une série des productions dans la capitale congolaise, ce concert a permis aux observateurs non seulement de jauger le niveau des groupes de Jocelyn Balu, Oracle Ngoy ( voir la photo à la Une) et Licelv Mauwa, mais également de goûter aux trois styles musicaux divers : le Kintueni Punk (Folk de la rue), le rap et le folk-rock.

Tout est parti par la première partie assurée par RC Gloss du label Kinshasound. En préparation d’un album dont la diffusion des premières et images sont imminentes, cette jeune rappeuse, bien ses sons captivent, a fait un show mi figue mi résain. L’occupation scénique, l’absence d’interaction et manque de complicité entre les deux artistes sur le podium ( RC Gloss et son DJ) sont les maux qui ont rognés la valeur artistique des sons qui sortaient des baffles. En véritable guerrière, RC Gloss est resté impressionnante grâce à sa tenue de scène aux couleurs des corbeaux du TP Mazembe (noir blanc) surtout avec de freestyle avec Kratos.
Quand la maturité rejoint la scène !
Pour couper le ruban de la route qui mène vers le MASA 2018, le ciseau a été confié à Oracle Ngoy. Rap conscient essentiellement pour défendre la cause de la femme, elle a été à la défensive durant son show-plaidoyer. L’amour, le respect de la maman et la perception du corps de la femme par les hommes ont constitués le fond du répertoire de celle qui est Lexxus Légal du rap féminin congolais. Avec ses 25 ans de carrière dans le secteur hip-hop et un diplôme en droit à l’Université Libre de Kinshasa, Oracle est aussi celle qui base sa musique sur les samples de la vieille rumba. Avant de céder la scène, Oracle qui a su jouer avec des mots a offert, un voyage vers le folklorique mongo, kasaien et tetela en hommage à Papa Wemba ce qui n’a pas empêché aux danseurs amateurs d’envahir la scène pour honorer la tradition.
Animé par Jonathan Bilari, Kinshasa sur la route du MASA 2018 a connu la présence d’un public visiblement sélect et multiracial dans un cadre simple, suave et plus au moins intimiste.
C’est sous la chaleur traditionnelle que Licelv Mauwa est monté sur scène. Le temps de s’enquérir de la situation, elle a basculé vers une chanson appelant à l’unité africaine dont les paroles n’ont pas été assez audibles. » Mboyo Mboyo » du courant de la tribu de l’Equateur et un son originaire de la région du Kongo Central ont rallumés la flamme de l’envie de danser aux rythmes ancestraux. Des sonorités africaines métissées aux rock, blues and jazz ont ouvert le champ de la largesse à cette protégée de Celpa Diakese, manager de l’artiste.

Au terme d’une prestation dans laquelle son orchestre a fait montre d’une bonne harmonie, Licelv Mauwa a passé le bâton à Jocelyn Balu et les Aigles de la récolté. Lui aussi est allé au Kongo Central, un peu comme Zaiko Langa Langa pour mettre l’ambiance avertissant que » pour bien danser ma musique, il faut bien manger ».
Effectivement, le tempo musical s’est passé à 100 à l’air comme dans un concert de musique électronique.
Tout est bien qui fini par la danse. Fixé au mois de février à l’Institut Français de Kinshasa, l’Acte II verra les trois protagonistes sous une autre couleur.
Onassis Mutombo