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Tous derrière les FARDC

«L’humilité et la compétence sont la voie de l’intelligence et de sagesse pour aborder une oeuvre d’art» (Yoka Lye)

Journée mémorable que celle que le Panel d’accompagnement de la mandature de la R.D.Congo à la tête de l’UA a offerte au public au Palais du Peuple le samedi 27 février 2021. Un public enthousiaste. Une thématique innovante en rapport avec la promotion culturelle et patrimoniale panafricaine.

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Des illustrations symboliques et artistiques éclatantes tels les hymnes de la Rdcongo et de l’UA compilant des langues nationales et internationales dans une seule version. Mais aussi, pour la première fois en RDC, la représentation de la célèbre pièce théâtrale  » Une saison au Congo  » du célèbre écrivain Aimé Césaire.
L’oeuvre d’art est polysémique parce que chacun des spectateurs y trouve son plaisir et son goût. Quelquefois même il n’y trouve pas son compte. Mais c’est la règle de l’art, pourvu que la distance prise ne se transforme en cabale contreproductive.
Pour le cas d’espèce, le metteur en scène est souverain ; c’est une sorte de démiurge à son niveau : lui lui-même créateur d’un créateur original qu’est l’auteur.
Patrice Lumumba est notre héros ( Sartre a écrit que « mort Lumumba a cessé d’être un individu pour devenir l’Afrique entière « ). Mais Lumumba a été un être de chair et de sang, avec ses faiblesses mais surtout son énergie vitale exceptionnelle. C’est en cela que se situe le pathétique.
C’est comme cela que Aimé Césaire a campé le héros. Et le Lumumba de Césaire est un personnage de fiction. Inutile donc de forcer la réalité au nom des rêves et des intérêts candides personnels.
Que le metteur en scène Viminde Segbia ait pris le pari de ce Lumumba humain mais subliminal et pathétique, il a en partie respecté les ambiances festives et électrisées des bars de Léopoldville telles décrites déjà chez l’auteur ( l’auteur déroule ces scènes d' »ambiance » à volonté à chaque acte…). Il y a là aucun débordement trivial ; bien au contraire, comme chez Césaire, les femmes qui entourent Lumumba dans le spectacle sont l’image de la popularité du leader auprès des catégories sociales d' »en-bas ».
Dommage que le spectacle de ce samedi 27.2 ait été interrompu pour des raisons protocolaires : le public, déjà acquis, aurait découvert davantage par la suite un Lumumba en ascension et en transfiguration mentales et idéologiques culminantes, jusqu’au sacrifice suprême.
Les critiques avisés eux, s’ils avaient pu assister à la totalité de la prestation théâtrale, auraient compris que l’ humilité, le discernement et la compétence sont la voie de l’intelligence et de sagesse pour aborder une oeuvre d’ art. Un critique n’est pas un « Ayatollay » ou un  » Taliban  » au service de l’intolérance ; il est un passeur de savoir et de mémoire…

Professeur Yoka lye

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