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Tous derrière les FARDC

Prisca Kanga, la dévotion de la danse contemporaine au Sud-Kivu

Elle a été au centre d’intérêt de plus d’une personne sur la toile au début du mois de janvier en cour. La vidéo de performance de Priska Kanga sur les débris de l’incendie, qui a emporté son demeure à Bukavu, au Sud-Kivu, a été virale et l’a mis sur les feux des projecteurs. Retour sur la vie de la pépite de la danse contemporaine kivutienne.
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Iragi Kanga Prisca, pour dire long son nom, est née en mai 1998 dans la ville montagneuse de Bukavu, située dans le côté Est de la République Démocratique du Congo. Sortie d’une famille de 4 enfants dont elle est la troisième, ses parents divorcent lorsqu’elle a atteint l’âge de 8 ans. Depuis, elle vit aux cotés de sa mère tout en continuant sa scolarité avant de découvrir son béguin : la danse.

« J’ai choisi d’être danseuse car c’est ma passion et ma source de revenu. J’aime ce que je fais », nous raconte-t-elle.

Et d’ajouter que

« La danse  me permet de rencontrer de nouvelles personnes, elle me permet aussi d’être indépendante dans plusieurs domaines».

Ses débuts difficiles jusqu’à la Carrière professionnelle  ! 

Elle commence à danser dans son église avant de se lancer dans un groupe, avec dévouement et envie d’évoluer, qui comptait que les garçons.

«Avant j’ai d’abord dansé dans la paroisse, après quand ils avaient jugé que j’ai grandi, j’avais intégré Street Danse, une troupe de danse où  j’étais la seule fille. J’ai œuvré dans des concours interscolaires avant de décrocher mon diplôme d’état. En 2017, j’ai intégré la compagnie Culturelle Espoir ou j’ai appris la danse traditionnelle et le ballet », se souvient-t-elle avant de retracer son parcours d’après.

Cette formation va permettre à Prisca à prester pour les organisations non gouvernementales et des festivals surtout de se faire une place.

La rencontre avec la danse contemporaine

Grandie dans un environnement où les danseuses subissent de préjugés et les artistes en général combinent les tâches pour vivre de leur art, Prisca a déjoué tous les pronostics pour se forger une place dans la sphère culturelle de la ville de Bukavu.

C’est avec une vision « d’unir les gens et cela de tous les côtés : blancs ou noirs, prêtre-pasteur, homme politique et non politique, congolais ou rwandais… » que Prisca se focalise.
Elle reste optimiste qu’un jour ‘’ les congolais auront un aperçu positif des artistes danseuses’’.

Elle se forge dans la danse contemporaine avec la compagnie Fire Dance. En décembre 2020, avec une amie, elle fait son premier spectacle solo de la danse contemporaine à l’institut français de Bukavu.

« Nous passons plusieurs messages quand nous dansons, quelques-uns proviennent de mon quotidien (quête de justice et paix, guerre, viol, tuerie, conflit, famine…) parce que chacun a sa manière de s’exprimer, de s’impliquer dans la souffrance de l’autre », relate-elle.

Les réseaux sociaux comme moyen d’expression ! 

Le 10 janvier dernier, dans la commune d’Ibanda, en ville de Bukavu, un incendie a réduit en cendre 53 maisons, 103 ménages, à 10h. Prisca fut aussi l’une de victimes. Pour sensibiliser les autorités du pays et les personnes de bonne volonté à venir en aide à ces centaines de personnes, Prisca a fait une performance de danse sur les débris de l’incendie, une façon pour elle de se décharger de douleurs.

« Notre maison, c’était la fierté de ma mère, notre richesse. La perdre était dur et voir ma mère triste était encore plus dur », avoue-t-elle.

Ces images d’elle en pleine performance sont devenues virales sur la toile et l’ont encore mise sur le devant de la scène.

« Je ne peux même pas savoir exprimer le sentiment que j’avais à cet instant, alors il me fallait un remède, la danse, sinon ça pourrait être mon déclin. Alors j’ai dansé, j’ai demandé de l’aide à ma façon. Le but aussi était de me décharger de la peine et quand j’ai vu ma mère rajeunir juste en regardant la vidéo, en disant à ses amis avec fierté que je suis danseuse, je me suis sentie la plus heureuse et j’ai oublié ces peines », se rappelle-t-elle.

Celle qui a comme modèle de Kimpa Vita ou encore Jennifer Bosenge, continue à croire à son destin. Au-delà de la danse, elle est coordonnatrice de « Phoenix », une jeune organisation qui vient en aide aux personnes vulnérables dans ce coin de la RDCongo.

« C’est juste parce que j’ai un faible pour les personnes en détresse. J’aime aider et redonner sourire », c’est ce qui justifie la création de cette structure justement pour venir en aide aux vulnérables.

David Kasi

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