
Quand l’histoire romaine s’invite sur les bords du fleuve Congo… On a tant parlé ces jours-ci de Caligula, de César… Et Lucius Domitius Claudius Nero dit Néron alors? «Maître du monde, divin pontife» (formules obligatoires précédant son nom) et tout aussi sanguinaire que Caligula, il regrettait amèrement de ne pas être doué pour l’art d’Orphée! Ainsi, il faisait tirer ses courtisans du lit, à des heures indues, pour leur faire écouter ses chansons à peine composées… «Super!!», «Waoooouuh!!», «non, non, Jupiter n’aurait pas fait mieux!», … Tels sont les commentaires que Néron recevait de ces zélateurs. Une nuit, il n’a toujours pas d’inspiration; il se met à pleurer comme une veuve!! Eurêka!! Il ordonne à son armée de brûler une partie de Rome, et de mettre ce crime sur le dos des chrétiens! C’est la toute première persécution des chrétiens… Ainsi, en voyant, de son balcon, l’épaisse colonne de fumée monter dans le ciel étoilé de la capitale du monde, il trouve enfin l’inspiration… Asepeli!! Néron se met du coup à chanter, azoningisa mutu neti ndeke, akangeli ango miso! Comme toujours, il chante faux… Comme un tonneau! Yoka maboko, djalelo omnibus!!!
Ayant eu vent d’un complot fomenté contre lui par Néron, Caius Petronius alias Pétrone, un grand ami de l’empereur, aux goûts artistiques raffinés, se résout à se suicider carrément, sachant son sort scellé… Mais,il fait parvenir à Néron ce message… «Je puis te pardonner le meurtre de ton épouse et de ta mère, même l’incendie de notre ville bien aimée, même d’avoir pu anéantir notre pays de relents de tes crimes. Mais il est une chose que je ne te pardonne pas: l’immense ennui d’avoir dû écouter tes vers ridicules, tes chants insipides, tes propos médiocres. Exerce tes dons particuliers, Néron, le meurtre, l’incendie, la perfidie et la terreur. S’il le faut, estropie tes sujets; mais, tant qu’il me restera la force, je te prierai surtout de ne pas estropier les arts. Adieu, mais ne compose plus, brutalise ton peuple, mais ne le fais pas périr d’ennui comme tu as fait périr tes courtisans.» Signé «Ton ami si cher, le défunt Caius Pétrone»
Et quand Néron apprend le suicide de Pétrone, il va de nouveau pleurer comme une veuve, toute la nuit..
Et quand, plus tard, avant de se donner à son tour la mort, Néron s’exclame devant tous les membres de sa cour réunis toutes affaires cessantes: «Qualis artifex pereo (quel grand artiste périt avec moi)!» Il exprimait ainsi la perte que le monde entier connaissait avec la mort d’un homme comme lui…
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