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Tous derrière les FARDC

Que retenir de King Kester 4ans après ?

Le King Kester a révolutionné son art de fond en comble… D’abord, Kester, c’est la voix! Grâce à un large spectre vocal, il pouvait passer de la deuxième «kundelungu» ou «grand nkombò» de Pépé Kallé ou de Mopero, à la voix flûtée de Papy Tex (comme dans «Afimiko») sans la moindre fébrilité, en passant par les nuances de Wendo (dans «Cigarette», «minkolo na minkolo…»)…

Ainsi fallait-il faire preuve de beaucoup de tact pour chanter avec lui, car tout en restant sur son registre vocal, il pouvait faire des modulations (le fameux chant pentatonique) au point de désorienter ceux avec qu’il chante… C’est en observant le jeu aérien des pilotes des avions de chasse de Sukisa qu’il a eu le déclic… C’est ainsi avec ses nouvelles recrues de Victoria Dream Team qu’il a instauré le «kimvuka» dans la cour de la «Maison-Blanche»… Il s’agit du rassemblement de plus de 30 chanteurs répartis selon les différentes voix de la musique congolaise… Tous chantent au même moment, et Kester en maestro les passe en revue en mode skaten!

En effet, Kester, c’est aussi tous les artifices accompagnant l’art d’Orphée… D’où vient qu’il interprète «Beloti», avec Debaba, Djengaka, Dyndo à Mama Angebi, les mains croisées derrière le dos, la tête oblique, le micro placé en plongée, boudant jusqu’à sa prompre ombre… Avec un veste large et un pantalon Ungaro! La sape, c’est aussi lui, car quand Niarkos dispense le B A BA de la religion à Papa Wemba à Paris, lors de la tournée Visa 80, il était là avec Djanana… Mais, Kester en deviendra un fidèle zélé comme son patron! Si son cercueil a été acheté par le diamantaire Didi Kinuani, le King sera enterré dans la nouvelle collection 2014 de Gianni Versace!

Certes, Kester a relié son art aux innovations esthétiques et technologiques, comme dans «Nzinzi», un album magnifique, fascinant, qui dit tout de la profondeur artistique et de la maturité du chanteur… Cependant, il n’a jamais été le premier à utiliser le synthétiseur dans la musique congolaise en 1987… Lita Bembo l’utilise quatre ans plus tôt, dans «Tembe eluti mabe mingi»! Abeti Masikini y recourt, elle, à la fin des années 1970! En revanche, c’est le King qui, le premier sur notre scène musicale, met le cap sur l’Empire du Soleil levant en 1991, pour une tournée à Tokyo et à Osaka…

 

© Didi Mitovelli/facebook

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