
L’un des combats du mouvement littéraire les plumes conscientes réside dans l’appropriation véritable de la culture, de son avenir, tant par les instances décisionnelles nationales que par les filles et fils de la République Démocratique du Congo.
Tiguy Elebe
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Pour la petite histoire, organisé il y a plus d’une dizaine d’années, le concours littéraire les plumes conscientes n’était rien d’autre qu’une réponse, celle d’un révolté-passionné, après l’engouement remarquable suscité par le concours littéraire « Mark Twain » qui, il faut le reconnaître, a eu le mérite de révéler une nouvelle génération d’écrivains congolais longtemps ignorés, tout comme il faut admettre l’apport des partenaires et des centres culturels des pays de l’union européenne dans le développement culturel de la République Démocratique du Congo.
Cependant, comment aurait-il été possible de rester insensible, muet face à l’expropriation de notre culture ? En tant que moteur de développement, la culture est avant tout une question nationale, voire de souveraineté.
Là, se trouve le nœud du problème : la difficulté de l’appropriation culturelle par les congolaises et les congolais, accentuée par l’incapacité à en mesurer les enjeux, dont le plus imminent est la présidence congolaise de l’union africaine en 2021, déclarée par les Chefs d’État et de Gouvernements africains : « l’année des arts, de la culture et du patrimoine en Afrique ».
À l’échelle africaine, cette responsabilité suggère instamment, loin des défilements légendaires et bannissant d’éternels atermoiements pitoyables, de saisir l’à-propos, pour repenser notre propre culture, à l’image de l’ambition de grandeur de notre pays. Cette démarche vise avant tout à créer un vouloir vivre ensemble, à imaginer un nouvel homme congolais, une manière de penser, d’agir et de se présenter au monde.
C’est à ce titre précis qu’il faut saluer la tenue de la deuxième édition de la biennale du Forum des culturels à Kinshasa, du 19 au 23 Octobre 2020, sous le thème : « le développement par la culture et les arts », ainsi que les pertinentes recommandations qui en ont découlé.
Le mouvement littéraire les plumes conscientes saisit cette occasion pour féliciter la coordination du Collectif des Acteurs Culturels (CAC) ainsi que tous les acteurs culturels pour le travail abattu, sans oublier de saluer la nomination de Madame Yolande Elebe Ma Ndembo en qualité de Vice-Coordonnatrice des Points Focaux pour la Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante (JMCA).
Reste à espérer que le Ministère de la Culture et des Arts, qui a reçu copie du rapport final de ces assises, en fasse bon usage en lui donnant toute la légitimité nécessaire, pour aboutir à l’adoption de la politique culturelle de la RDC. Que le mandat de la République Démocratique du Congo augure une nouvelle ère pour positionner durablement la culture au cœur des enjeux de développement.