vendredi, septembre 20
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Tous derrière les FARDC

Salle Mongita, le reflet du secteur culturel congolais !

Située au croisement des avenues Kabambare et Kasa-vubu dans la commune de Kinshasa, la célèbre salle Mongita est dans un état d’abandon, à l’image du stade du 24 novembre qui l’abrite. Construite en 1969, cette salle a servi pendant longtemps, d’ailleurs jusqu’à ce jour, de siège à la Compagnie Théâtre national congolais.

2019, mois de septembre. A 10 heures pour une visite d’inspection. Ce sont les mamans « malewa », à l’entrée de la porte se trouvant en face de la Maison communale de Kinshasa qui nous accueillent. A côté, les pancartes du Ciné traditionnel avec des images des acteurs comme Rambo, Arnold Schwarzenegger appelé communément ici « Commando ». L’odeur désagréable du caniveau non curé embaume l’espace. Déjà, les couleurs du mur ont cessé de donner le vrai éclat, inventant une nouvelle couleur sans identité.

Vue du toit et scène de la Salle Mongita ph. Arts.cd

Murs et toits prouvent l’incapacité de l’homme public congolais à entretenir cet édifice !

A in petto ; la poussière nous frappe juste après avoir bousculé les portes en bois. Lumière insuffisante, sombre comme la nuit, plafond blanc troué, cette salle de spectacles qui a fait la gloire du Grand Zaïre, reflète le secteur culturel congolais. Les toiles d’araignée ont récupéré une grande partie des coins. Murs et toits prouvent l’incapacité de l’homme public congolais à entretenir cet édifice.

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Servant actuellement de cadre aux campagnes d’évangélisation et d’espace funéraire, cet endroit se fait louer à partir de 300$ en fonction du caractère de l’activité. Des chaises en plastique de couleur marronne ont pris la place de celles en bois et métalliques qui ne restent qu’une dizaine juste derrière.

Sur scène, il suffit de secouer un tout petit peu les rideaux marron pour s’infecter les narines. Tellement ces rideaux ont avalé de la poussière et changé de couleur, de chocolat qu’ils étaient initialement à noir foncé. Derrière, des souries se baladent sur des chaises, des sacs et tables enchevêtrés dans une obscurité sans pareille. Devant la scène, deux  projecteurs sont perchés mais visiblement avec une couche de saleté, semant le doute quant à son bon fonctionnement.

A (ré)lire: XIèmes Jeux de la Francophonie: Quand le Ministère se sent écarter !

Selon un anonyme trouvé sur les lieux quand il y a de fortes pluies, l’eau ruisselante des avenues avoisinantes envahit la salle jusqu’à un mètre de haut, entrainant quelquefois des crapauds. La nuit, les shegués du Stade viennent passer la nuit à l’intérieur puisque la sortie donnant vers le stade a été cassé. Il avoue qu’ils ne reçoivent pas des frais de fonctionnement et sont obligés de faire avec le peu de recettes réalisées après location. Et, c’est ça la condition dans laquelle se trouve le lieu qui a produit des talents congolais.

Une fois installé en son cabinet de travail, Jean-Marie Lukundji, ministre de la Culture et des Arts, a émis le vœu de doter son ministère d’un bâtiment de 6 à 7 niveaux, pour centraliser les services. Faute de construire de nouveaux espaces culturels, il est préférable pour l’actuel patron de la Culture et des Arts congolais de réhabiliter ne fût-ce que ce qui existe : Centre culturel congolais Le Zoo, Théâtre de verdure, Institut national des Musées nationaux, … Tout compte fait, la RDC dans le contexte de la diversité culturelle, mérite mieux.

Onassis Mutombo

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