Initiée à Kinshasa par l’Ong Pallia Familli avec l’appui de « Iyad », la campagne « Semaine sans douleur » a démarré à l’issue d’une matinée d’information sur les soins palliatifs destinés aux journalistes en la salle de conférences de la 5ème Direction au Secrétariat général du Ministère de la Santé, samedi 05 mai dernier.
Dans leurs communications, Dr Sampert Makassi Kimweti et Me Alain Kabemba Mbaya de Pallia Familli ont sollicité l’implication des médias dans le plaidoyer pour faire prendre conscience aux autorités gouvernementales congolaises de l’urgente nécessité de promouvoir et d’élargir l’utilisation de la morphine comme un analgésique indiqué dans le traitement contre la douleur à toutes les structures des soins de santé en RDC. A ce jour, l’exclusivité jusqu’alors est réservée aux seules Cliniques Universitaires de Kinshasa, en pédiatrie et réanimation.
Car, a souligné le Dr Sampert Makassi, expert en soins palliatifs, le nombre des personnes souffrant des maladies incurables et dégénératives en fin de vie a explosé et très peu d’entre eux ont difficilement accès à la morphine du fait du contrôle qu’impose la loi congolaise. Celle-ci concerne l’interdiction des stupéfiants la morphine comprise, voire sa prescription à des fins médicales.
Pour lui, la morphine est un opioïde disponible mais sous utilisé en RDC. Les soignants devraient vaincre leur peur et ainsi l’administrer aux malades qui en ont grandement besoin. Dès lors, a-t-il garanti, il y a lieu que cette molécule qui figure dans le pilier III de traitement recommandé par l’OMS soit mis désormais à la disposition de la multitude de malades qui se tordent des douleurs insupportables afin de les aider à mourir en paix et avec dignité.
A l’étape de l’Hôpital Général de Référence « HGR N’djili », à N’djili, Quartier 7, le mercredi 09 mai dernier, le Dr Sampert Makassi et l’Infirmier Antoine Kananga ont entretenu les prestataires des soins sur l’importance d’administrer la morphine aux malades tout en cassant le mythe qui entoure cet analgésique en milieux hospitaliers.
En présence de Mme Germaine Lungimba la Déléguée de la DPS, de Mme Ntumba Point Focal soins palliatifs à la D5, du Dr Kuasisi, Médecin Chef de Zone de N’djili et de Dr Magoga Kumbundu Mago, Directeur de l’HGR N’djili, les deux intervenants de Pallia Familli ont fourni aux participants des orientations nécessaires et les ont conseillé à maximiser les opportunités qu’offrent le traitement par la morphine au bénéfice des malades au stade final. Les participants ont été outillé pour pouvoir évaluer l’intensité de la douleur et dispenser les soins palliatifs à l’aide des opiacés dans un climat de sérénité, de relation de respect et de confiance entre le soignant et le malade ainsi l’entourage de celui-ci.
Samedi 12 mai 2018, à l’Institut Supérieur en Sciences infirmières « ISSI/Monkole », le Dr Jephté Bambi et Me Alain Kabemba, respectivement Médecin au Service de Néonatologie des Cliniques Universitaire de Kinshasa-Unité des soins palliatifs pédiatriques et Secrétaire Général, se sont adressés aux chefs des institutions d’enseignement médical.
L’important était d’obtenir de leurs interlocuteurs l’introduction dans les curricula de formation des médecins et infirmiers des modules sur la prise en charge de la douleur chez l’adulte, le nouveau-né ou le prématuré et le traitement antalgique des maladies chroniques par l’administration des opiacés des plus indiqués. Aussi, l’organisation des séances pratiques et séminaires de formation réguliers sur les soins palliatifs ainsi que la formation continue sans oublier le programme de recyclage ou de mise en à niveau des prestataires en exercice.