Dans la ville province de Kinshasa, il sera organisé la finale de la 1re édition du tournoi de slam-poésie le 4 octobre 2019 prochain à la Halle de la Gombe. « Grand Slam de Kin, Ce concours se tient dans un contexte où, cette poésie urbaine est devenue un vrai outil de liberté d’expression, favorisant la prise de parole responsable d’une jeunesse engagée dans la lutte pacifique pour l’émergence et la consolidation de la démocratie.
Ainsi, au-delà de son objectif de rédorer le blason de la poésie, le slam en Afrique se présente comme un véritable porte-étendard de la lutte pour l’acquisition d’une réelle émancipation. Notons que pour une meilleure organisation du tournoi, la 1 ère édition du slam au Congo Kinshasa propose dans son canevas, dans ville de Kinshasa, aux 4 districts, 48 participants, dont (12) par district. Et en finale, (12) finalistes, et (3) représentants par district.
Moins connu du public congolais, le slam est une poésie orale urbaine qui se vit sur scène, en se déplaçant librement entre les sphères de la musique et du théâtre. Cette poésie orale, pratiquée depuis longtemps en Afrique par les griots, a pu renaître dans sa forme actuelle des mains du poète américain Marc Smith. Et à son tour, ce dernier a initié il y a une trentaine d’années un concours hebdomadaire de poésie à Chicago, dans le but de casser le côté ennuyeux et de rendre plus ouvert cet art trop élitiste et hermétique à l’époque. Ainsi, le slam apporte à la poésie le côté ludique et compétitif des sports et rencontre un franc succès qui va dépasser son cadre de naissance pour atteindre le monde entier.
En Afrique francophone le slam s’est installé et développé grâce aux succès médiatiques des poètes français, Grand Corps Malade et Abd-Al-Malik. Et, en République Démocratique du Congo, ce géant de la Francophonie en Afrique, n’a pas été en reste. Bien au contraire, depuis une dizaine d’années, la poésie urbaine fleurit dans les milieux artistiques de Kinshasa et d’autres villes du pays. L’art des poètes paroliers s’est consolidé au fil des ans grâce à des scènes, productions littéraires, albums musicaux, concerts, clips, ateliers. Avec l’arrivée d’une nouvelle génération des slameurs et slameuses congolais, le slam est sollicité un peu partout comme activité principale, secondaire ou comme insert dans le cadre de divertissements instructifs, et à tous les jours il y a de nouveaux adeptes.
Dans le concert des activités artistiques et culturelles, le slam manque de moyens pour se promouvoir. Par ce, il est demandé aux autorités ayant la culture et l’art en mains de créer pour cette discipline à la fois littéraire, musicale et scénique des activités de grande portée. Ce, dans la finalité de fédérer tous les talents de la poésie urbaine dans l’unité de l’excellence et d’élever le slam-poésie au rang des arts reconnus d’utilité publique.
Slam Congo : un projet pour un parcours inédit
Le présent projet est né de différents voyages artistiques de son initiateur, microMEGA Le Verbivore. A vrai dire, ce dernier a eu l’occasion de participer à quelques festivals consacrés au slam en Afrique, et à des stages et résidences artistiques en Europe, qui lui ont permis de nourrir sa vision poétique et de proposer ce projet pour contribuer à l’élévation du mouvement slam en RDC. Depuis 2018 Microméga est Ambassadeur de la CASP, Coupe d’Afrique de Slam-Poésie, dont le siège est basé à Yaoundé au Cameroun. Il est de ce fait chargé d’organiser la Coupe nationale de Slam-Poésie, afin d’amener le champion à la 2ème édition de la CASP devant se tenir à Addis-Abeba en novembre 2020.
Kinshasa étant la capitale et la plus grande ville du pays, le tournoi de slam à Kinshasa serait sans doute un grand pas vers la Coupe nationale de Slam-Poésie, qui pourrait être pérennisée comme une grande fête annuelle des mots, des rêves et de liberté. Existant depuis 2016, LipopoSlam ASBL qui organise ce concours est une structure qui travaille dans la promotion du slam par l’organisation des ateliers et des scènes ouvertes dans la capitale congolaise.
Richard Nzuzi