« Sur l’autoroute de l’information numérique. Le journalisme citoyen en RD Congo face au défi de la post-vérité », tel est le titre de l’ouvrage du professeur Sisi Kayan, paru aux éditions l’Harmattan. En 272 pages, l’auteur conduit à travers l’exploration de la nouvelle donne du service de l’information (la révolution de l’Internet) dans un tour d’horizon de ce que le journalisme représente actuellement. Chaque page de cette œuvre part du contexte mondial global avant d’être circonscrit dans le cadre spécifique de la République Démocratique du Congo.
L’appropriation de l’espace « net » dans le but d’informer de manière directe, sans censure et sans intermédiation, a engendré le « journalisme citoyen », sorte d’expression démocratique caractérisée par la participation des citoyens en tant que sujets actifs du processus informationnel, pouvant collecter, reporter, traiter et transmettre les informations; explique l’auteur. Ce qui hier était l’apanage des professionnels des médias est devenu la quotidienne banalité de tous les citoyens, qui ont trouvé avec l’Internet un espace propice d’auto-publication et de droit à la parole.
« C’est sans compter avec de multiples dérapages et dérives que ce phénomène se répand au point de constituer une menace pour la profession journalistique. On se retrouve là devant une sorte d’autoroute de l’information numérique avec un flux impressionnant de nouvelles, un vrai boulevard sans panneaux de signalisation et sans code de route, où la “post-vérité” défie les principes d’un journalisme de qualité se déclinant comme service public, service à la personne et au bien-être social »; estime-t-il.
Comment le Congo-Kinshasa se situe-t-il par rapport à cette nouveauté ? C’est à cette question que le livre veut répondre. En énonçant les principes et les valeurs d’un journalisme de qualité, ce livre veut recadrer les dérives de cette pratique qui dans le contexte congolais n’est pas à proprement parler un « journalisme citoyen» au sens strict du mot. Dans un contexte où les bouches ont souvent été muselées, se retrouver avec une aussi grande possibilité de «parole» sans censure, ne peut que donner lieu à des excès. Comme on le sait, chaque fois que l’homme a la possibilité d’exercer sa liberté sans contrôle, on en arrive à des abus.
Articulé en 4 chapitres, le livre du professeur Sisi Kayan vient enrichir le répertoire des ouvrages utiles à l’apprentissage d’un bon journalisme. C’est un manuel dont les étudiants en sciences de l’information et de la communication peuvent se servir pour un journaliste actuel.