Créée par l’Unesco depuis 1948, la journée internationale du théâtre, célébrée chaque du 27 mars, a pour objectif de sensibiliser l’opinion sur la prise en considération de création artistique dans le domaine du développement.
A cette occasion Malafi Niamba et Elombe Sukari, deux comédiens – metteurs en scène congolais, ont été interrogés sur l’avenir de cette discipline en RDC. Suivez :
Jeune metteur en scène (classique), comédien et technicien des arts, Malafi Niamba note que « à notre époque, il est difficile de parler du théâtre classique, car la règle de trois unités n’est plus respecté… L’unité de temps, lieu et action.celle-ci veut que l’histoire se déroule en un jour, en un seul lieu, un seul fait. Mais aujourd’hui 90% des représentations sont contemporaines ».
Metteur en scène et Président du groupe théâtral Simba (télé dramatique) Elombe Sukari se dit « fier et satisfait de l’avenir du théâtre en RDC. La santé du théâtre congolais est parfaite au regard de l’intérêt que l’accorde la population congolaise ».
État de lieu du théâtre en RDC
Elombe Sukari : « Si hier le théâtre n’était réservé qu’à ceux qui étaient à l’école de l’art, chose qui n’est pas mauvaise dans sa pratique mais actuellement le théâtre est devenu un art pour tous.
Quand je vois les jeunes embrasser ce métier, je me sens fier du travail abattu par les pionniers de cet art ».
Malafi’Art Niamba : « Le théâtre est l’art de représenter la vie sur scène. Les situations de nos réalités de vie sont déjà du vrai théâtre. Alors ce métier exige la présence de l’acteur sur scène devant un public. Cette communication artistique entre les acteurs et le public est un moment d’émotions, une communication qui peut changer beaucoup de choses dans les conduites collectives de congolais. Nous pouvons encore espérer à un bon avenir pour le théâtre ou d’autres secteurs des arts au Congo. Il nous faut juste une bonne politique culturelle et les dirigeants qui aiment la culture ».
Quid de l’avenir
Malafi’Art: « Le théâtre est un secteur à protéger et qui demande beaucoup d’efforts… Mais malheureusement les infrastructures réservées pour le théâtre sont maintenant employées pour les funérailles. Nous n’avons pas des subventions pour des créations, nos salles sont occupées par le « matanga*,… Un mot venant du gouvernement peut bien redonner l’espoir à notre secteur. L’avenir de cet art dépend de la bonne volonté de nos gouvernants car sans aide de la nation, ni loi, le mouvement marche déjà avec le peu que nous disposons».
Elombe Sukari : Les artistes doivent penser à la rentabilité de cet art pour résister puisque les bonnes pratiques nécessitent de moyen conséquent pour se mettre au même niveau que les autres. Le théâtre est un art qui, dans d’autres cieux, contribue activement dans les recettes du trésor public. Cette journée doit être une occasion d’interpeller le gouvernement congolais pour promouvoir ce secteur et ses acteurs comédiens. Ce n’est pas le talent qui nous manque ».
Sarah Bukasa
Onassis Mutombo
*Matanga : deuil (lingala)