Ados Ndombasi (en chemise rouge), l’initiateur du Festival International de l’humour de Kinshasa, Toseka, revient dans cet entretien sur le déroulement de la version « Affrontement kinois » et ses perspectives.
Deux jours ont suffit pour voir le public kinois envahir, au mois de septembre dernier, comme aucun évent auparavant, le Théâtre de Verdure. Bilan.
Comment évaluez-vous l’édition toseka affrontement kinois?
Pour moi, « Toseka, le 48h du rire, affrontement Kinois », était un vrai succès. Il a connu son succès populaire dans le pays. Il y a eu de très bons spectacles d’humour. Le festival a été parrainé par deux grandes stars humoristes de la RDC; Saï-Saï et Esobe. Ces artistes ont assurés le bon fonctionnement du festival sur le plan de spectacle. Chacun d’eux a présenté son groupe au public et ce dernier a répondu nombreux à cet appel.
Ados Ndombasi, deux mois après l’organisation de ce Festival, quel bilan faite-vous de cette édition ?
Pour nous, c’était un vrai régal, malgré que cette édition s’est passée sans partenaire ni sponsors. Et plusieurs n’ont pas cru en nous. Mais le public kinois a cru et nous a démontré qu’il était possible de créer un événement congolais consommable par les congolais eux-mêmes.
Y’a eu combien de spectateurs pendant les deux jours ?
En termes de spectateurs, c’était une très grosse réussite. C’est le plus grand événement qui a accueillie le plus de monde au Théâtre de verdure. Le premier jour, nous avons enregistré plus de 10.000 personnes. J’étais obligé de demander aux gardes de fermer les portails parce qu’il n’y avait plus d’espace. Et, le deuxième jour, on est allé à plus de 20.000 personnes. Malgré cela y avait toujours du monde à l’extérieur qui était en impossibilité d’accéder. C’était une vraie folie, de la folie totale.
En termes de gain ou de revenu de la vente des billets, le festival a fait quelle recette ?
Quant à ce qui concerne le gain, vous devriez savoir qu’un grand événement comme le Festival Toseka est une activité qui demande beaucoup d’argent. Malheureusement, nous n’avons pas eu des sponsors, ni des partenaires.
Ce qu’il ne faut pas oublier, nous avons toujours les mêmes soucis du côté financier. L’état congolais ne nous a pas soutenu. Nous savons reçu qu’à même celui du Ministère provincial de la ville de Kinshasa sur le plan communicationnel et celui du Fonds de la Promotion de la culture.
… C’est par manque de soutien que ce pays a perdu plusieurs grands événements culturels…
Alors qu’un événement culturel comme les 48 heures du rire doit intégrer normalement le budget national du pays, comme le festival de « Gungu ». Aujourd’hui, le festival Toseka est le plus grand événement culturel que nous avons en RDC. Il n’y a rien qui manque à notre gouvernement pour soutenir cet événement.
C’est par manque de soutien que ce pays a perdu plusieurs grands événements culturels, comme MASA, Ngom’Africa,… notre pays a été incapable de garder ces idées. Pour les billets, tout ce que nous avons encaissé ne représente absolument rien. Elle nous a juste permis de payer les artistes d’une part, de l’autre, nous avons payé nos dettes et a aussi contribué à l’organisation. Normalement les festivals partout dans le monde sont soutenus par l’Etat.
Quand en est-il du volet pédagogique et de l’Académique Toseka ?
Oui, le côté pédagogique n’a pas était mise de côté. A chaque édition du festival « toseka » le côté pédagogique prime toujours. Comme pour cette année, nos humoristes en lingala ont été encadrés par nos artistes congolais. Ils ont bénéficiés de l’encadrement d’Esobe, Saï-Saï, Ronsia kukielukila, Emmanu Tara, Jean Shaka, Israel Tshipamba et Moïse Ilunga.
L’Académie Toseka existe déjà depuis 2012, maintenant elle prendra une forme officielle. Il y aura des séminaires, et aussi des tournées avec ces artistes. Elle sera mise sur pied très bientôt.
Au-delà du succès de la dite édition, visez-vous le stade de Martyrs l’année prochaine ?
Mon souhait est que l’an prochain le Festival se déroule au stade de Martyrs, les humoristes en réclament aussi. Mais cela dépendra des moyens. Il y a beaucoup d’exigences. Nous osons croire que les partenaires seront d’accord de tripler les fonds.
Sarah LUKOJI