Dans sa récente publication « Livre bleu : 34 projets pour le renouveau du Congo », Didier Mumengi, évoquant la réforme du secteur culturel en RDC, propose « Le renouveau culturel congolais » qui est un canevas d’une nouvelle forme de l’économie culturelle congolaise.
Pour lui, la nouvelle gouvernance culturelle doit être prise en charge par 3 départements distincts de gestion des affaires culturelles : Ministère du livre, de la lecture et de la mémoire nationale ; Ministère de la musique, de la danse, du cinéma et du théâtre ; Ministère des arts, de l’artisanat et du tourisme.
Dans ce projet 21 du « Livre Bleu », tous les secteurs touchant la culture et arts ont été passés au peigne fin. « La culture n’est pas seulement un lien historique qui relie les individus d’aujourd’hui à ceux d’antan en les installant inextricablement dans cette grande aventure humaine qu’on appelle nation. La culture est aussi et surtout la condition d’accès à l’intelligence et à la pensée inventive et productrice hors laquelle l’humanité convoite la bestialité », lit-on.
Etant une arme redoutable contre la tentation du laisser-aller, du laisser-faire et du fatalisme, Didier Mumengi souhaite l’organisation des états-généraux des traditions et coutumes du Congo. Ces assises, selon lui, auront plusieurs objectigastronomiques écrire un « livre général de l’art culinaire congolais » et créer un réseau des « écoles de cuisine du Congo », sélectionner les styles de coiffure ancestrale et envisager un « festival de la haute coiffure congolaise » et des « Restaurants gastronomiques congolais » ; dresser le répertoire des instruments traditionnels de musique, en vue de leur valorisation, leur modernisation, leur production en industrie et leur insertion dans la production musicale moderne ; élaborer une « Encyclopédie des valeurs traditionnelles congolaises », et le biais de cet outil : pérenniser les savoir anciens de chez nous et enseigner l’ancestralité congolaise…
Au terme de cette rencontre un « Conservatoire des biens culturels congolais » doit être créé et devra être équipé d’un laboratoire, disposer d’un réseau d’expert dont la tâche est de procéder à la récupération des objets culturels congolais partout. Toutes les activités devront intégrer des réseaux qui s’entremêlent aux industries créatives reliées à une vaste gamme de professions.
Sur la ligne des objectifs à atteindre, il y a celui de renforcer le marché intérieur pour les services et personnes du secteur de la culture et de la création ; faire prendre conscience que la culture représente une force motrice pour le développement du tourisme ; établir une intelligence du secteur afin de renseigner d’une nouvelle galaxie de l’économie du renouveau culturel congolais ; multiplier les équipements et favoriser le développement des producteurs de culture : plasticiens, musiciens ou compagnies théâtrales…
Le plus grand défi reste celui de bâtir un système économique culturel viable. Puisque, croit-il, pour y arriver, il faut injecter des fonds dans le secteur de la culture.
Onassis Mutombo