Dans son bureau, le Directeur général de l’Institut national des Arts (INA), le professeur Yoka Lye, détendu, nous accorde cette interview pour faire l’état des lieux de l’inscription de la rumba au patrimoine culturel, brosser le bilan de lan 2017 de son institution et présenter les perspectives. C’est un échange fleuve avec cet homme de culture.
Dès l’entame, Yoka Lye évoque la fierté qui l’anime en voyant les produits de son institution dans la vie active. « Nous avons toutes les musiques à l’INA : traditionnelle, classique, jazz, la rumba, le choeur récemment, j’ai entendu Rfi faire des éloges à nos produits. Et on nous copie de plus en plus. Ce qui est normal, nous sommes à l’avant-garde ; mais nous devons faire plus. Ce qui veut dire que nos produits sont appréciés par le public partout où ils passent. Nous voulons être de plus en plus en partenariat avec nos vedettes, pour que notre musique qui est restée orale, puisse être lue. C’est pourquoi notre innovation est d’avoir transcrit la rumba sous forme de note à déchiffrer », précise-t-il avant de dresser le bilan de l’INA pour l’année 2017.
« En 2018, notre défi est d’installer à l’INA le 3eme cycle (…) »
Inauguré le 1erdécembre 1967, l’INA a fêté en 2017 son cinquantenaire. « Je suis content que nous layons fêté à notre juste mesure, mais avec beaucoup d’enthousiasme. Comme une chance ne vient jamais seule, la Chine a promis de construire le Campus de l’INA. Et le 10 décembre dernier, il y a eu un accord qui est passé entre la RDC et la Chine, prévoyant notamment un financement joint à l’octroi d’un bon lot d’équipements et d’instruments de musique. Et puis, nous avons eu d’autres dons des particuliers. Je dois ici affirmer que l’année a été bonne », se félicite l’auteur de » Le Fossoyeur ».
En plus, il cite le projet, en collaboration avec l’Union européenne, l’UNESCO, l’UNICEF, le Centre Wallonie-Bruxelles, qui a pu contribuer à la sensibilisation de l’opinion notamment les écoles, de devoir d’hygiène et de protection en matière des violences faites à la femme. En plus, nous sommes lun des Instituts les plus en paix. A titre de rappel, l’année 2017 a été mouvementée dans les institutions universitaires à Kinshasa, mais l’INA a été toujours en paix et au travail puisque notre vocation est la science et l’art au service de la paix.
« En 2018, notre souci majeur, c’est le Campus. La Chine nous promet de commencer les travaux incessamment. Le site trouvé est en face du Palais du peuple, derrière la tribune », affirme t-il. Yoka Lye ajoute que le défi de l’INA est d’installer aussi le 3ème cycle pour les trois sections : musique, animation culturelle et art dramatique.
« arts.cd, je vous félicite, on doit vous féliciter (…) »
Une institution d’enseignement artistique, c’est avant tout la formation, la recherche et le service communautaire, souligne t-il. Evoquant la question du site www.arts.cd , qui se présente à ce jour comme le premier portail numérique des arts et culture en RDC, Prof Yoka a reconnu les mérites de ce jeune site : « Moi, je vous félicite. Notre faiblesse à l’INA, c’est de ne pas être agressif dans la communication au niveau du numérique et promotion web. L’art ne doit pas trainer les pieds dans ce domaine. Il faut qu’on vous félicite. Parce que vous êtes en avance sur le temps. Vous êtes le pionnier du siècle prochain », conclu le Directeur général.
Onassis Mutombo