
Une œuvre d’art du plasticien Franck Dikisongele de la République démocratique du Congo présente feue la chanteuse Eyenga Mosela Lucie, ancienne membre de l’orchestre ‘‘African Jazz’’ du chanteur Joseph Kabasele dit Kallé Jeff, ‘‘reine de la rumba congolaise’’, indique Franck Dikisongele lors d’un entretien.

« Lucie Eyenga peut être considérée comme une reine de la rumba (…) Depuis l’indépendance de la RDC, il y a eu des rois de la rumba, des princes de la rumba sans reine ni princesse. Mais, à travers cette œuvre acrylique sur toile de 110 cm sur 230 cm, nous avons consacré Lucie Eyenga, ‘‘Reine de la rumba congolaise’’ », a déclaré le plasticien Franck Dikisongele.

« C’est une façon pour nous de lui rendre hommage à l’ère où le Congo et l’humanité célèbrent la rumba congolaise comme patrimoine culturel immatériel », a-t-il ajouté.
D’après Dikisongele, cette œuvre est un concept majeur baptisé ‘‘Rumb’art’’, consistant à offrir une tribune d’expression aux artistes visuels sur leur perception sur la musique.
« J’ai mis en place le concept ‘‘Rumb’art’’ qui est une grande exposition célébrant la rumba à travers les arts visuels. C’est dans ce cadre que j’ai peint Lucie Eyenga, la reine de la rumba lors de l’ouverture du Centre culturel et artistique des pays d’Afrique centrale », a-t-il indiqué.
Il a par ailleurs affirmé que : « Derrière cette œuvre, il y a toute une histoire. Derrière cette œuvre, nous avons consacré ‘‘Reine de la rumba congolaise’’. Ainsi, pour la magnifier, cette exposition donne aussi la parole aux artistes plasticiens et visuels, en général, pour exprimer leur imagination au quotidien ».
Evoquant le lien entre la rumba congolaise et les arts plastiques, il a affirmé que cette musique est plus qu’un simple rythme mais une mode de vie.
« Pour nous, la rumba a cessé d’être une simple musique, mais un comportement. En tant qu’artiste plasticien, nous fredonnons quelques morceaux en travaillant et la musique a un rôle dynamogène. Nos habitudes sont aussi guidées par notre environnement teinté par cette musique, la rumba », a-t-il précisé.
Exposée au Centre culturel et artistique pour les pays de l’Afrique centrale, lors de la première édition du festival mondial de la musique et du tourisme à Kinshasa, et à la 12ème du festival panafricain de musique (FESPAM) à Brazzaville, organisées toutes deux au mois de juillet 2025, l’œuvre de Franck Dikisongele a suscité beaucoup d’intérêt vu la notoriété de la chanteuse comptée parmi les pionniers de la rumba congolaise.
Souvent appelé Franck-Diki, Franck Dikisongele Zatumua est un peintre congolais de renommée internationale. Natif de Kinshasa où il tient ses pénates, Franck est également enseignant de théoriques et pratiques sur l’art à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Coordonnateur de l’association ‘‘RDC Terre d’artistes’’, il est titulaire d’un master en arts plastiques et en sciences de l’art, et poursuit un projet de recherche doctorale sur la communication publique des faits historico-politiques à travers l’art sculptural monumental.
Le travail de Franck Dikisongele est caractérisé par l’utilisation de couleurs vives et un style souvent figuratif, où l’humain, l’animalier et le végétal, sont des thèmes récurrents. Ses œuvres abordent fréquemment des préoccupations sociales majeures et des réalités politiques de son pays, la RDC.

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Décédée à Kinshasa le 12 décembre 1987 à l’âge de 53 ans, Lucie Eyenga, née Eyenga Moseka à Coquilathville (actuelle Mbandaka), est l’une des plus grandes voix féminines de l’histoire de la musique congolaise. Sa carrière s’est révélée au sein de l’orchestre ‘‘African Jazz’’ de Joseph Kabasele dit Kallé Jeff en 1954, avant qu’elle aille prêter sa voix dans l’ensemble musical ‘‘Rock-a-Mambo’’ entre 1957 et 1958 où elle a interprété des titres à succès comme ‘‘Brigitte’’, ‘‘Nasepeli mingi’’, ‘‘Zozo Moke’’.
Quelques années plus tard, après un bref arrêt de carrière, Eyenga a réapparu au sein du ‘‘Negro Band’’ de Brazzaville en République du Congo et par la suite, dans les orchestres ‘‘Bakolo Music’’ et ‘‘African Fiesta Sukisa’’ de Docteur Nico Kasanda.
Onassis Mutombo
