dimanche, octobre 26
Meet the target Banner
Meet Logic PRINT Banner
Tous derrière les FARDC

Cinéma: Le film « Aboula Ngando », nouvelle signature de Peter Onalundula

Le film congolais « Aboula Ngando », réalisé par Marcus Onalundula pour immortaliser le trio comique « Dasufa », célèbre pour sa caricature disciplinaire des forces armées, a été présenté dimanche par son réalisateur comme un appel à raconter la réalité sociale de la République démocratique du Congo, lors d’un échange avec l’ACP.

« Ce film dit aux réalisateurs, scénaristes, techniciens d’ici : faisons un cinéma qui nous ressemble vraiment. Un cinéma qui parle avec notre voix, pas avec un accent emprunté. Si nous racontons nous-mêmes notre réalité, alors le public international écoutera, et il découvrira un Congo qui ne se résume jamais aux clichés », a déclaré Marcus Onalundula.

congolais telema /patrie ou la mort

Le réalisateur a indiqué que ce court-métrage de 20 minutes a connu une large circulation internationale, participant à de nombreux festivals à travers le monde avant sa sortie officielle, qui n’a pas encore été proprement programmée.

« Nous n’avons pas, à proprement parler, de date exacte de sortie pour le film. Dans un premier temps, nous avons privilégié les inscriptions dans différents festivals internationaux, afin de donner au film une visibilité mondiale et de rencontrer des publics variés », a-t-il précisé, ajoutant que le film a été sélectionné dans plus de dix-sept compétitions officielles et a remporté plusieurs distinctions, dont le premier prix au festival Écran de Tombouctou au Mali.

« Il a également été projeté en Italie, en France, en Suisse, en Belgique, au Sénégal, en Allemagne, au Bénin, en Guinée, au Mali et au Burkina Faso, ainsi qu’à Dakar, où il a figuré dans deux festivals, et à Kinshasa, où il a eu l’honneur d’être le film d’ouverture », a-t-il dit.

À travers « Aboula Ngando », Marcus Onalundula souhaite avant tout encourager les artistes congolais à s’inspirer de leur propre réalité et à s’affirmer sur la scène internationale.
« Au-delà de l’histoire d’Aboula, mon message s’adresse aussi aux créateurs congolais. Nous avons un trésor sous les yeux : nos vies, nos quartiers, nos familles, nos croyances, nos contradictions. On n’a pas besoin de copier les autres pour exister dans le cinéma mondial », a-t-il expliqué.
Pour le cinéaste, le quotidien congolais regorge d’une puissance narrative qu’il faut apprendre à valoriser.

« Nos histoires sont humaines, intenses, drôles, parfois dures… et elles peuvent toucher le cœur du monde entier. Si nous racontons nous-mêmes notre réalité, le public international écoutera et découvrira un Congo qui ne se résume pas aux clichés », a fait remarquer Marcus Onalundula.

Selon lui, « Aboula Ngando » est avant tout un reflet des contradictions et des dilemmes moraux vécus par de nombreux Congolais.

« L’histoire d’Aboula Ngando, c’est un miroir tendu vers une réalité que nous connaissons trop bien. Chez nous, il existe ce décalage permanent entre ce que l’on voudrait être et ce que les circonstances nous obligent à faire », a-t-il confié.

Le réalisateur a aussi précisé que cette œuvre s’est inspirée d’un ancien sketch du trio Dasufa, dont les thématiques résonnent encore aujourd’hui dans le quotidien des Congolais.

« Aboula n’est pas un mauvais homme. Il se retrouve simplement coincé entre le désir et la responsabilité. La morale ici n’est pas une leçon, c’est une question ouverte : comment rester digne quand la réalité est plus forte que nous ? », a souligné le réalisateur.

Marcus Onalundula, animateur, monteur et réalisateur congolais, a débuté sa carrière en RDC avant de travailler en Afrique du Sud comme chef-monteur pour Touch Media. Installé en France en 2013, il fonde Onadisplay Films en 2016, produisant documentaires, fictions, clips et vidéos événementielles.

Actuellement responsable audiovisuel pour Solidarité Laïque, il a réalisé plusieurs œuvres, dont le court-métrage Aboula Ngando pour immortaliser le Dasufa, un trio connu pour ses sketchs humoristiques parodiant la discipline militaire, il a animé l’émission « Kin Kiese » sur la chaîne nationale et a collaboré avec l’Orchestre des Forces armées zaïroises (ORFAZ), actuelle FARDC.


Indombe