
Une session de formation réussie! Du mardi 28 au jeudi 30 octobre 2025, les journalistes spécialisés dans la culture ont pris part à un atelier de formation axé sur «la critique d’art à l’ère de l’intelligence artificielle».
Organisé par le Réseau des journalistes pour la culture et le développement durable -RJCDD-, en collaboration avec l’Académie des beaux-arts de Kinshasa, l’Institut français de Kinshasa ainsi que le média en ligne www.arts.cd, ces travaux ont permis aux fouilleurs d’informations culturelles de renforcer leurs compétences en matière d’outils théoriques et méthodologiques de la critique d’art. Dans son discours de clôture, le directeur général de l’Académie des beaux-arts de Kinshasa, Henri Kalama, a félicité Onassis Mutombo, coordonnateur du Réseau des journalistes pour la culture et le développement durable, pour cette initiative et a encouragé les participants à aller de l’avant.
Profitant de l’occasion qui lui a été offerte, le Professeur Henri Kalama a appelé les chevaliers de la plume et du micro à lire davantage pour améliorer la qualité de leur travail et renforcer la promotion de la culture.
Description comme élément clef de la critique d’art !

«Quand vous avez beaucoup lu, sachez que vous avez déjà fait une bonne partie du travail à accomplir, parce que vous aurez besoin de références. Ici, il est question de sortir de la chronique pour aller vers la critique», a-t-il déclaré devant trente journalistes culturels RD-congolais, ajoutant que les journalistes doivent s’appuyer sur une base de connaissances solide pour informer, analyser et critiquer efficacement les expressions culturelles.
«Le rôle du journaliste n’est pas d’informer, mais de mettre en perspective, d’analyser et d’aider le public à comprendre les artistes et leurs démarches», a-t-il laissé entendre sous les applaudissements des participants. Cette thèse a été validée par l’artiste plasticien RD-congolais Patrick Nkakama qui a, lors de son intervention, fait savoir que la responsabilité éthique du journaliste culturel n’est pas de céder à la facilité du buzz ou de la prescription rapide.
Avec une posture confiante et puissante, le jeune artiste plasticien RD-congolais a exhorté les professionnels des médias à vérifier les sources et à contextualiser les œuvres. Et de poursuivre: «un journaliste culturel doit relire l’histoire de l’art pour en interroger les zones d’ombre et les silences, en s’appuyant sur les archives et ressources documentaires en ligne; créer des plateformes collaboratives autour de l’histoire de l’art et des pratiques contemporaines; mobiliser les technologies numériques pour faire émerger des récits alternatifs et disruptifs; explorer des formes d’écriture innovantes, notamment interactives, et enfin intégrer les outils numériques à la communication artistique, en privilégiant des approches transmédias».
IA outil indispensable pour le journalisme !

Il est intéressant d’observer comment Jean Kamba, critique d’art et journaliste culturel, a introduit le «regard descripteur», c’est-à-dire de voir quelle relation il établit entre le sujet observateur et l’œuvre. Cette idée rejoint celle de Denis Diderot, l’auteur de «La Religieuse», qui démontre qu’«on ne voit bien que ce qu’on regarde avec attention».
Cette approche, a-t-il déclaré, permet aux journalistes culturels d’observer, d’analyser et de restituer aux œuvres leur profondeur symbolique. «Lorsque vous vous lancez dans la critique d’art, vous devez commencer par décrire ce que vous avez vu. Dans cette étape, prenez en considération: le nom de l’artiste, le titre de son œuvre, le type d’œuvre, la date de sortie, le sujet principal de cette œuvre», a-t-il expliqué. Prenant la parole à son tour, le Professeur Pierre Nsana a lancé un appel pressant à tous les journalistes culturels RD-congolais afin de s’engager à utiliser l’intelligence artificielle en toute responsabilité, précisant que l’intelligence artificielle demeure un levier stratégique pour la gestion des compétences.
«Il est important que les journalistes renforcent leurs compétences à l’ère de l’IA, car autant l’IA vous domine, autant vous perdez votre singularité», a-t-il exhorté. Lancé en avril 2022 au Centre Wallonie-Bruxelles, avec le parrainage de l’UNESCO RDC par un atelier sur la place de la culture dans les 17 ODD, le Réseau des journalistes pour la culture et le développement durable (RJCDD) veut promouvoir une information objective et vraie sur le secteur et accompagner l’État RD-congolais dans la mise en place des politiques sectorielles adéquates pour le développement culturel de la RD-Congo. Au mois de novembre 2023, le RJCDD a organisé conjointement avec le bureau de l’UNESCO à Kinshasa une activité de restitution de la participation de la Ministre de la Culture, Arts et Patrimoine au MondiaCult 2023.
En 2024, avec l’appui de la Croix-Rouge et du média www.arts.cd, dans le cadre de la Soirée des Arts -Prix Lokumu arts.cd, le Réseau a initié les journalistes culturels à la prise en charge des nécessiteux aux premiers gestes de secours.
Hénoc AKANO



