
Affrontement ayant opposé armées rwandaise et ougandaise à Kisangani dans la province de la Tshopo) en juin 2000, la Guerre de six jours a fait l’objet d’un film déchirant qui donne la voix aux survivants. Vingt-cinq ans après les événements tragiques de la « guerre des Six Jours », un documentaire poignant retraçant ce conflit meurtrier qui opposa, du 5 au 10 juin 2000, les armées rwandaise et ougandaise sur le sol congolais.

Projection symbolique, devoir de mémoire
Diffusé dans la salle Show Buzz de Kisangani, ce court-métrage déchirant exhume les silences, redonne la parole aux survivants et rappelle avec force qu’ »un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ». À travers des témoignages inédits et des images d’archives, le film plonge le spectateur au cœur de cette tragédie qui fit des milliers de victimes civiles et laissa des séquelles indélébiles dans la ville martyre.
« Ce documentaire n’est pas qu’une œuvre cinématographique. C’est un cri dans notre mémoire collective, un pont entre les générations », a déclaré Chancard Bolukola, coordonnateur intérimaire du Frivao, avant la projection. Et de souligner : « Nous devons écouter la douleur de Kisangani pour que jamais l’oubli ne devienne complice de l’injustice »
Un combat contre l’amnésie collective
La guerre des Six Jours reste l’un des épisodes les plus sombres de la Deuxième Guerre du Congo. Alors que les belligérants étrangers se livraient un combat sans merci, la population civile paya le prix fort : massacres, destructions massives et traumatismes profonds. Aujourd’hui encore, les stigmates de cette violence persistent.
Le Frivao, chargé d’appliquer les réparations ordonnées par la Cour internationale de Justice, voit dans ce film un outil de sensibilisation crucial. « Ce travail de mémoire est un acte de justice. Il rappelle que la reconnaissance des souffrances est le premier pas vers la réconciliation nationale », a souligné Bolukola.
Vers un avenir ancré dans la vérité
Plus qu’un regard sur le passé, cette initiative se veut une semence pour l’avenir. « Nous tendons la main aux survivants pour dire : votre histoire ne sera pas effacée », a insisté le représentant du Frivao. Dans une salle comble, où se mêlaient larmes et recueillement, le documentaire a servi de catalyseur à une prise de conscience collective.
Alors que la RDC continue son combat pour la vérité et la réparation, ce film s’impose comme une pierre angulaire dans la construction d’une mémoire nationale apaisée – rappelant que sans justice, il ne peut y avoir de paix durable.