
Il arrive que l’art parle si fort qu’il devienne impossible à ignorer. Le 10 juillet dernier, l’État congolais a tendu l’oreille. En rendant visite à l’atelier EtsM.KadimaArt, la ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine, Yolande Elebe Ma Ndembo, a posé un geste rare, fort, et porteur de sens : reconnaître, en personne, la voix d’un artiste qui fait de la création un acte de résistance.
Depuis des années, M. Kadima n’use ni de discours ni de slogans, mais de toiles, de textures et de couleurs pour mener ce qu’il appelle une guerre numérique – une contre-offensive artistique face aux récits qui déforment, effacent ou attaquent la mémoire congolaise. Dans son atelier, chaque œuvre est un rempart, chaque motif une revendication. L’art y devient langage, engagement, et surtout, défense.

La venue de Mme la Ministre dans cet espace de création a été vécue comme un événement historique. « C’était la première fois que je rencontrais une Ministre de la Culture de mon pays », confie M. Kadima. Mais au-delà de l’émotion personnelle, cette rencontre portait un message collectif. « Sa présence signifiait que l’État nous voit, nous écoute, et reconnaît notre contribution artistique dans ce combat. »
Dans un contexte où de nombreux artistes se sentent marginalisés ou ignorés, cette visite résonne comme un acte de légitimation. Elle dit que l’art engagé, critique et enraciné, a toute sa place dans le récit national.
M. Kadima ne cache pas son admiration pour la posture de la Ministre : « À travers sa proximité avec les artistes, sa capacité à écouter et son respect pour notre travail, elle nous donne l’espoir qu’un avenir meilleur est encore possible pour la culture congolaise. »
Un souffle d’espoir, donc. Et une reconnaissance qui, sans tout résoudre, éclaire une voie : celle d’une culture congolaise vivante, combative, et soutenue par ses institutions.
En quittant l’atelier, Mme Elebe n’a pas simplement salué un artiste : elle a reconnu un combat, et tendu la main à toute une génération d’acteurs culturels. « Merci, Excellence Madame la Ministre, d’avoir honoré notre feu créatif de votre lumière », a conclu M. Kadima, dans un hommage empreint de respect et de gratitude.
Là où l’art combat, l’État a, ce jour-là, répondu présent.
Claudine N. I.