Deux tableaux de peinture de 1945 restaurés et peints par un artiste portugais, ont été présentés au public, pour la première fois, lors du vernissage d’une exposition organisée par le Centre Culturel Boboto (CCB) dans la salle de la Délégation de l’Union européenne la semaine dernière, constate l’ACP.
« Le centre culturel Boboto en tant que passeur de mémoire culturelle a sorti de sa galerie et transmis au public, pour la toute première fois, deux tableaux précieux, datant de 1945, conservés dans sa galerie d’art. Toutes les deux peintures sont signées Guilherme Marques, peintre portugais que l’on peut légitimement appeler le père de la peinture africaine ; il s’agit de la première peinture dénommée Baie de Ngaliema et d’un deuxième tableau appelé Place des évolués » a indiqué le père Alain Nzadi –a-Nzadi, directeur du CCB et du Centre d’Etudes pour l’Action Sociale (CEPAS).
En sortant de l’ombre ces deux tableaux et en les exposant dans la salle, a-t-il fait savoir , nous avons tenu à réaffirmer la double mission et l’ambition assignées au centre depuis 1942 : celle de garder et de transmettre la mémoire culturelle aux jeunes générations qui vont savourer les œuvres de l’ancienne époque.
Simultanément, a-t-il poursuivi, l’exposition était aussi une opportunité offerte à la nouvelle génération de découvrir les œuvres des artistes contemporains de notre époque afin d’inciter cette dernière à consommer leurs œuvres.
Ces deux œuvres qui vont totaliser bientôt 80 ans sont la propriété de la Congrégation de Pères Jésuites ; elles étaient dans un état de dégradation très avancé et ont été récupérées, a-t-il poursuivi , grâce au doigté de l’ artiste peintre Mufwamba un ancien de notre atelier que nous avons récupéré après sa formation en Chine où il a appris la technique de restauration des œuvres d’art, c’est à lui que revient le mérite d’avoir restauré et remis à l’état actuel ces deux peintures telles que l’auteur les avait conçues a témoigné le directeur du centre.
Pour rappel le Centre Culturel Boboto, précurseur des centres culturels en RDC, a été inauguré en 1942 par un petit groupe de personnes qui se réunissait à Kalina (actuel Gombe) dans l’enceinte actuelle du collège Boboto pour faire rayonner la culture congolaise, la garder et la transmettre.
Très vite pour répondre à ses objectifs, le centre connut une animation exceptionnelle avec la création de quelques branches culturelles comprenant notamment une grande bibliothèque, une galerie d’art, un amphithéâtre, la première station baptisée radio Léo, une salle d’enregistrement, des salles de spectacles, l’édition de la revue Congo Afrique Ce centre par le passé a eu le privilège d’exposer les premières pierres lunaires rapportées sur terre par les astronautes américains.
Après quelques années de léthargie due principalement aux mesures de nationalisation de 1974, le cœur culturel cessa de battre. Aujourd’hui le centre culturel BOBOTO nourrit l’ambition de renaitre de ses cendres pour réaffirmer sa mission de passeur de mémoire culturelle avec l’ambition non seulement de regarder le passé mais en écrivant le futur.
EUGENE Ntumba/ACP