L’Association des Femmes Journalistes Engagées pour la Paix (AFJP) tire la sonnette d’alarme sur les abus sexuels dont sont victimes les femmes travaillant dans les sites miniers artisanaux de Kamituga, dans le territoire de Mwenga, province du Sud-Kivu.
Ces femmes, souvent appelées « twangaises » pour leur rôle de concasseuses de pierres aurifères, subissent des pressions de la part de certains propriétaires de puits, communément appelés « PDG », qui exigent des relations sexuelles en échange de meilleures conditions de travail.
Selon les témoignages recueillis par l’AFJP, certaines femmes ont été contraintes de céder à ces avances pour éviter des représailles, telles que l’exclusion des sites miniers ou la confiscation de leurs outils de travail. D’autres ont été victimes de harcèlement sexuel ou de violences physiques lorsqu’elles ont refusé ces avances. Ces pratiques, bien que connues, restent largement impunies en raison de la peur des représailles et du manque de mécanismes de protection pour les victimes.
Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large d’inégalités de genre et d’exploitation économique dans les zones minières artisanales du Sud-Kivu. Les femmes y occupent souvent des postes subalternes, effectuant des tâches pénibles pour des rémunérations dérisoires, tout en étant exposées à des risques sanitaires et sécuritaires accrus. Des initiatives, telles que la création de coopératives minières féminines, sont envisagées pour améliorer les conditions de travail et renforcer l’autonomisation des femmes dans ce secteur.
L’AFJP appelle les autorités locales et nationales à prendre des mesures concrètes pour protéger les droits des femmes dans les zones minières, notamment en renforçant les mécanismes de signalement des abus, en assurant une meilleure régulation du secteur minier artisanal et en promouvant l’égalité des sexes dans les opportunités économiques.
Kijana, depuis Bukavu