Danseur traditionnel, percussionniste et comédien au sein du groupe Sikilik’Afrika, Abdel Malick Mustafa est un jeune artiste vivant à Goma. Sa passion pour l’art traduit les aspirations de la jeunesse du Nord Kivu à une meilleure vie après le passage des atrocités. Découverte d’un jeune talent qui prend du goût pour les arts depuis 2011 après sa rencontre avec Yves Ndagano qui est devenu plus tard son directeur artistique.
Evoquant le gain derrière les productions, cet artiste travaillant dans la douce ville de Goma confirme que son métier ne lui permet pas de vivre aisément, car, réclame t-il, c’est juste pour des besoins de moindre coups. « Mais, ça reste le seule métier où j’ai ma totale confiance de réussir. Comme l’a toujours dit Sekombi Katondolo, il est possible de vivre de son art», croît-il.

N’ayant pas une carte d’artiste, Abdel croit que les artistes sont délaissées, mais ceci n’est pas un motif de baisser les bras.
Parlant de la valorisation des instruments traditionnels, Malick joue le « mbonda (tam-tam» et le « madimba », avec d’autres instruments qui viennent de l’Ouest-Afrique.
« Le « djembe » fut mon premier instrument, et c’est un instrument africain qu’on peut retrouver partout au monde! Mais actuellement, coté tambour, j’aime bien le « mbonda » car c’est un instrument « ya mboka na biso Rdc » (notre instrument traditionnel). Nous devons chercher à l’imposer aux autres peuples comme ils l’on fait avec djembe. Le tambour burundais est désormais un patrimoine mondiale si je ne m’abuse, alors pourquoi pas notre mbonda », propose t-il.
« La guerre, je lui dois ma naissance ».

Né pendant la guerre qui a secoué cette partie de la RDC, affirme t-il, ce danseur-percussionniste reste sur son idéal, l’art ; sa seule façon d’exprimer son chagrin.
Présent à trois reprises au Festival Amani de Goma, au Peace One Day, aux Festivals Hakuna Matata, Bazz’art Tufurahin, Umoja Grands Lacs à Bukavu, Fesnag et Echange culturel du Grands Lacs à Kigali au Rwanda, ce jeune a presque parcouru toute la région de Grands Lacs.
« L’art reste mon idéal. C’est ma seule façon d’exprimer mon chagrin. La guerre. Il me semble que je lui dois ma naissance. Dois-je dire merci à cette guerre ou la haïr ? Grace à l’art j’ai su quoi faire! Et c’est devenu ma lutte », s’interroge Abdel Malick Mustafa avant de signifier que son rêve est de devenir un chorégraphe international, metteur en scène pour mieux partager la puissance de la culture africaine avec les gens qui ont perdu l’espoir à la vie.
Onassis Mutombo




Je reviens pour dire merci à ARTS.cd. c’est aussi grâce à vous que je reste ferme sur mes dires pour la rédaction de cet article sur moi.