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La RDCongo appelée à réécrire sa constitution et son histoire, Isidore Ndaywel

Après qu’au cours de l’émission de l’émission MALOBA NA BASE sur la RTGA, l’ex candidate Président de la République aux élections 2018, l’unique femme, Marie Josée Ifoku ait préconisé l’événement de la 4e république pour la renaissance du Congo, voici que l’éminent historien congolais Isidore Ndaywel, dans sa conférence du vendredi 28 avril 2023 à Kinshasa, intitulée : « L’histoire de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo : quelles leçons pour l’avenir», vient de proposer la rédaction d’une nouvelle Constitution de la République démocratique du Congo (RDC), comme solution pour préserver l’intégrité territoriale de la RDC.

Si la gouverneure honoraire de la province de la Tshuapa, Marie Josée Ifoku Mputa Punga, a martelé sur l’éradication du système de prédation en vigueur en RDC instauré depuis la conférence de Berlin en 1885, le Pr Isidore Ndaywel precise:
« Je ne parle pas de la modification de la Constitution, mais plutôt de la rédaction d’une nouvelle Constitution, élaborée dans un esprit patriotique et à partir de l’expérience des Congolais, après 64 ans d’indépendance, et des convoitises qui continuent à la guetter », estimant que cette activité soit réalisée après les échéances électorales.

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La rédaction de la nouvelle constitution vise, selon Ndaywel, à « consolider l’autorité de l’État et à contrer le plan de balkanisation du pays » .


De plus à plus l’appel à la Renaissance du Congo fait tache d’huile et l’élite congolaise estime qu’il est important que les congolais puissent comprendre, en scrutant l’histoire de ce qui est devenu la République démocratique du Congo, « où nous amènent les soubresauts de derniers événements politiques dans la sous-région et de se préparer en conséquence à défendre la patrie et sa souveraineté. La sagesse romaine s’impose ici avec force “ si vis pacem, para bellum”, si tu veux la paix, prépare la guerre…», souligne le Directeur du Réseau Ekoki-Inatosha, le mouvement de pression initié par Marie Josée Ifoku.

Dans quel sens parler du scénario est des guerres?

La RDC doit mener une guerre sur plusieurs front, diplomatique, militaire, économique, médiatique et également historique.
Devant l’intransigence de Kinshasa, dans la guerre diplomatique pilotée par le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, la diplomatie assymetrique internationale manipuler par l’art de la diversion de l’ésotérisme ubwenge du Rwanda, recule. Dans l’opinion internationale le vrai visage de Paul Kagame a fini par s’afficher dans son vrai jour.
Dans la guerre économique, l’Economie Rwandaise qui est alimentée à 60% par les pillages des ressources minières au Congo, à 30% par des aides internationales et à 10% par l’agriculture (principalement le café et le thé dont une partie provenait aussi du Congo de manière clandestine), connait un déclin accéléré, entraînant par voie de conséquences l’affaiblissement interne du régime FPR de Kagame car son pseudo ‘miracle économique’ voit son cordon ombilical coupé. Particulièrement depuis l’échec de la rencontre de Doha, où Kagame n’a eu plus d’autre choix que de relancer sa guerre d’agression via le M23 pour sa propre survie politique et pour la santé économique de son pays qui a fonctionné deux décennies durant sur la rente d’une économie de fausses rebellions pour perreniser les pillages des richesses naturelles du Congo.
Ce qui a toujours permis à Kagame de piller et tuer en RDC dans toute l’impunité de la Communauté internationale, c’est sa stratégie de manipulation des masses dont le fond de commerce est la fausse menace d’une nouveau génocide des tutsi Banyamulenge au Congo. Surfant sur le chantage, particulièrement contre la France, sur sa responsabilité dans le génocide Rwanda qui a résulté du double assassinat des présidents ‘hutus’ Rwandais et burundais en 1994. Il importe donc de rétablir la vérité historique, découdre le tissus des mensonge cousu de toute pièce par Kagame et la régime APR venu de l’Ouganda vers le début des années 90. D’où l’importance de la guerre historique avec l’appui médiatique.

Question d’espaces, le noeud du problème de voisinage avec le Rwanda

Pour le Pr Ndaywel « Le fond du problème serait donc la question des espaces. Il s’agit d’une revendication permanente portée par le pic de la démographie du continent, c’est- à-dire le Rwanda, qui cherche à hanter les esprits depuis très longtemps, en même temps un plan de balkanisation qui remonte à plus de 150 ans », a dénoncé l’historien. Celui-ci explique que « les accords et désaccords conclus depuis l’époque de Zaïre comportent toujours des demandes ou des offres des cessions foncières ou encore des nationalités congolaises, afin de favoriser le déploiement d’une bonne partie des populations rwandaises », soulignant que cette situation est une expérience tragique qui doit aider le Congo à revoir son organisation.
Ce question ne peut se résoudre qu’après la révision de la question de l’identité du citoyen congolais afin de sortir du cadrage colonial sur lequel se fonde l’organisation territoriale. Un approche qui rejoint la proposition de la renaissance du Congo préconisée par Marie Josée Ifoku. Une approche pour renforcer la nationalité congolaise. Toutefois, le Pr Ndaywel, précise que cela « n’est pas du reste à confondre au sens de l’hospitalité que notre pays, a toujours eu en recevant des étrangers sur son territoire ».
Pour se faire, le rétablissement de la loi Bakajika, qui reconnaît à l’Etat la pleine autorité sur toute les terres et sous-sols, est la solution de choix pour Ndaywel estimant qu’ainsi les privés deviendront des simples exploitants et non des propriétaires, une nécessité pour garantir et redonner à l’État toute son autorité.

RDC, victime de ses richesses qui le place toujours au centre des stratégies économiques et militaires mondiales.

Évoquer l’histoire de l’intégrité territoriale du Congo, c’est évoquer une histoire de longue résistance, estime l’histoirien. Disposant « « des matières recherchées au monde telles que l’uranium durant la première guerre mondiale, le coltan à l’ère de la téléphonie mobile, le cobalt à l’ère de la fabrication des véhicules électriques, sans compter les forêts pour assurer la révolution verte et la transition écologique », la RDC demeure toujours au centre des stratégies économiques et militaires mondiales.
Pour le Pr Ndaywel, le Congo se positionne comme une terre de combat qu’il subdivise en trois étapes, selon l’évolution du monde.
« Il ya le temps colonial où le pays est disputé entre le roi Léopold II, les britanniques et plus tard les allemands, avant de devenir une colonie belge ainsi que la période de la guerre froide marquée par des actes de guerres de positionnement et tentatives de démembrement, par des fils du pays », a expliqué le professeur. Il a ajouté aux deux premières, « la période de la vraie guerre froide qui met plus aujourd’hui en scène, depuis 2012, le Rwanda via le M23, un groupe armé».
Ainsi donc,pour s’en sortir , il est capital que la RDC s’approprie son histoire comme l’avait dit Lumumba : « l’histoire du Congo doit être écrit au Congo».

Willy Makumi Motosia/CP