Le collectif d’artistes congolais, suisse et allemand dénommé “Group 50:50” jouera, du 17 au 18 février 2023, leur théâtre musical « le retour des Fantômes », au Monts des Arts, à Kinshasa. Cette pièce théâtrale restitue le récit du voyage effectué par ce label, dans la région de Wamba située dans le Haut-Uélé, au sujet du rapatriement des dépouilles des ancêtres qui ont été déterrées en 1952 puis déportées par un médecin suisse à l’Université de Genève.
Les concepteurs de ce théâtre musical l’ont présenté ce mercredi 15 février, lors d’une conférence organisée dans la salle de Promotion de l’Académie de beaux arts. Cet échange s’est axé sur la question de la restitution des dépouilles ancestrales qui a fait l’objet du film “Le retour des fantômes ” et du colloque organisé à l’Université de Lubumbashi en 2022.
Les quatre membres du GROUP 50:50 intervenants à cette activité, ont tour à tour évoqué le contour de cette œuvre ainsi que les démarches empiriques qu’ils ont entreprises dans la région de Wamba au nord-est de la RDC, pour étaler le contenu détaillé de ce théâtre musical.
Prenant la parole à cette occasion, Patrick Mudekereza, membre de ce collectif, a commencé par présenter la genèse de cette œuvre. Il a expliqué que ce spectacle retrace l’histoire du médecin suisse qui vivait dans la ville de Wamba, dans la province du Haut-Uélé vers les années 1952 avec le peuple autochtone (les pygmées).
Cet expatrié, poursuit-il, s’est au fil des années intéressé à la culture de Mbuti et d’autres aspects physiologiques pour mener ses recherches. Pour y parvenir, il a exhumé sept squelettes se trouvant dans six différents tombes pour les amener à l’université de Genève en Suisse pour des raisons scientifiques.
“Ce que nous avons constaté dans toutes ces négociations entre scientifiques, politiques. Personne n’a depuis l’année 1950 retourné à Wamba pour poser la question à toute la communauté de Wamba. Cette pièce a consisté à s’y rendre pour recueillir les avis de ces populations”, a expliqué le dramaturge Patrick
Avant de préciser que le déplacement de Wamba du collectif Group 50: 50 dans cette partie de la RDC a consisté à recueillir les avis des communautés, vivant dans ce coin, qui depuis ce fait n’ont pas exprimé “ce qu’ils pensent du rapatriement des dépouilles de leurs ancêtres.”
Pour sa part, la dramaturge suisse, Eva-Marie Bertschy s’est dit choquée de cette pratique posée par son ancêtre suisse. Elle a en outre indiqué que cela a suscité sa curiosité pour savoir pourquoi il a déterré ces corps pour l’amener en Suisse?
Henock Mukuna