
Le Conseil interreligieux congolais (CIC) a réceptionné le 11 août’ 2025, le rapport de l’atelier d’appropriation de l’initiative Pacte Social à Kinshasa, organisé du 18 au 27 juillet dernier. Plusieurs points ont été soulevés en termes de recommandations faites aux religieux surtout au tandem CENCO -ECC pour aboutir au dialogue social pour un engagement commun pour la paix, la cohésion et la justice en RDCongo.
Pour Guylain Mondjondo, coordonnateur des experts du secrétariat technique, il y a eu de la rigueur scientifique afin d’offrir à la RDCongo une contribution collective forgée par la prière, par la réflexion et dans le dialogue.
Cette rencontre avec les médias et les responsables religieux ont eu pour but la transmission du fruit d’un travail d’initiative et engagement à poursuivre ensemble la marche vers la réconciliation et l’unité pour converger les voix et les cœurs vers un même horizon, celui d’une République démocratique du Congo, souveraine, pacifiée et prospère.
Contribution constructive au processus !

« Le Chef de l’État, dans un souci d’inclusivité et de respect des principes de laïcité de l’État congolais, prônée par la Constitution de la République a recommandé l’ouverture de cette démarche à toutes les sensibilités religieuses de notre pays. C’est dans cet esprit que notre cadre de concertation interprofessionnelle, dénommé Conseil interreligieux congolais, a mobilisé ses experts pluridisciplinaires mandatés par différentes confessions religieuses membres pour travailler avec rigueur, entamant lectures approfondies, débats en plénière et travaux en sous-commission pour examiner des documents majeurs, à savoir les guides du pacte social et le rapport d’information. Notre objectif était était de saluer les forces de ces documents et formuler des propositions d’amélioration pour renforcer la pertinence, l’efficacité et l’inclusivité », a dit Guylain Mandjondo.
Présentant la synthèse de ce rapport général, le Professeur Amille Katembo a tenu, à souligner de prime à bord, que le rapport présenté n’est pas une critique encore moins une opposition à l’initiative mais une contribution scientifique.
« Il s’agit d’une contribution constructive. Nous avons volontairement choisi de ne relever que les points nécessitant un ajustement afin de rester efficace et utile au processus de la Cenco et l’Église du Christ au Congo (ECC) dans une volonté de contribuer à un dialogue national pour restaurer la paix, la cohésion sociale et la souveraineté nationale », a martelé ce rapporteur.
Les experts réunis en cinq sous-commissions ont détectés plusieurs anomalies sur le projet du pacte social proposé par la Cenco et l’ECC notamment l’absence de reconnaissance explicite des acquis constitutionnels fondamentaux, inviolabilité des frontières, légitimité de l’ordre constitutionnel, et le rôle du chef de l’État.
« L’ambiguïté diplomatique; confusion entre diplomatie religieuse et étatique en l’absence d’un mandat clair. Le risque de rejet du processus par les parties prenantes non suffisamment impliquées avec un fort potentiel conflictuel. L’apport techno-politique mal défini risquant de diluer les priorités nationales dans une logique sous-régionale peu utilisée », a-t-il relevé.
Des recommandations harmonieuses !

À l’attention du chef de l’État et des institutions de la République, il a été recommandé d’assumer le rôle constitutionnel du président de la République comme garant du fonctionnement des institutions, référence à l’article 69 de la Constitution et non comme partie prenante au dialogue.
L’action diplomatique doit être réservé aux institutions publiques avec possibilité de délégation dument encadrée et assurer le financement et l’encadrement institutionnel du dialogue national afin de préserver la souveraineté du processus.
Il a été recommandé aussi l’ouverture des organes, y compris le présidium, à d’autres tendances confessionnelles. Pour l’intitulé, il a été suggéré de Clarifier les concepts stratégiques du guide, tels que pacte social, Grand Lac,…
Aux partenaires régionaux
Il a été recommandé, le respect de la souveraineté congolaise dans l’organisation du dialogue national, soutenir les efforts de paix dans un cadre coordonné avec les institutions nationales en lien avec les dispositifs existants : accord de Nairobi, processus de Rwanda, et poursuivre le soutien des processus de paix tant au niveau national, régional et international.
La synthèse de ce rapport général, produit par le Conseil interreligieux congolais dirigé par le docteur Archevêque Dodo Kamba, constitue une contribution constructive et responsable à l’initiative de la CENCO et ECC. Il appelle à un ajustement stratégique afin que le pacte social à adopter devienne un véritable levier de pacification, justice et une reconstruction nationale à la hauteur des aspirations du peuple congolais.
Les leaders du CIC réitèrent leur disponibilité à s’impliquer dans l’initiative de la CENCO et l’ECC avec toutes les institutions compétentes afin de contribuer à l’harmonisation des documents et dans la mise en œuvre d’un forum national inclusif fondé sur le respect de l’état de droit, de la souveraineté nationale et de l’unité du pays.
Participation remarquable des confessions et chefs coutumiers !

Il y a eu une forte participation des chefs coutumiers à cette rencontre. Également les représentants de l’Église républicaine démocratique du Congo, de l’Église de Jésus-Christ de l’Esprit de Vérité-Bima, dirigée par le professeur Paul Emizola Emmanuel. Il s’agit de l’Église chrétienne Union du Saint-Esprit, Mpeva Longo, l’Église dirigée par Son Éminence, le révérend Dieu merci, NTambu Lukoki. Il s’agit de la communauté islamique au Congo (COMICO), dirigée par le cheikh Ali Mwendi. Et il s’agit du ministère chrétien Logos Rhema, présidé par Docteur Diamant Bob Kalonji et enfin de la nouvelle Apostolat Authentique que dirige l’apôtre Patriarche Kabongo Kantu Christophe.
Onassis Mutombo