
Le monde est dans un tournant historique. La France en train de perdre l’espace continental appelé jusqu’il y a peu, l’Afrique française. C’est avec les dirigeants de ces pays qu’en son temps, l’ancien président français François Mitterrand avait donné corps à la ‘’Françafrique’’. Une diplomatie que n’a pu perpétuer le président Emmanuel Macron, en dépit du bénéfice de deux mandats d’affilé à la droite. ‘’A l’heure où l’extrême droite bouscule le devant de la scène, maints observateurs trouvent dans cette avancée un camouflet administré à la droite. ‘’Jamais auparavant l’extrême droite n’a été aussi proche de l’Elysée qu’il ne l’est présentement’’, s’est estomaqué l’ancien président François Hollande sur France 24. Thierry Breton, ancien ministre de l’Economie français prenant la parole dernièrement, a lâché : ‘’… Si la France perd ses colonies, soyez sûrs d’une chose : nos enfants et arrières petits-enfants iront en Afrique pour chercher à gagner leur vie. L’immigration va changer de camp. Macron doit dégager, sinon la France souffrira…’’, redoute-t-il.
Quand ‘’l’effet Goïta’’ se régionalise : La France récolte au Sahel ‘’ce qu’elle a semé’’ en Afrique centrale !
Le coup d’Etat militaire qui a eu lieu fin septembre 2023, au Niger, a entraîné subséquemment une prompte montée du sentiment anti-français, se traduisant notamment par le saccage d’installations de l’Ambassade. Paris, dans les heures qui ont suivi, a procédé à l’évacuation de ses ressortissants. Quelque mille soixante-dix-neuf personnes, selon des sources. Le président Bazoum cloîtré à résidence surveillée, les institutions démocratiquement élues mises en berne, leurs animateurs démobilisés. Les observateurs ont tôt fait de constater ce que d’aucuns ont qualifié de ‘’Goïtisation’’ (du nom du colonel malien Goïta) de la situation dans le Sahel, précisément dans la Zone dite de trois frontières : Burkina Faso, Mali, Niger, où la contagion des coups de force aux institutions est survenue dans le sens de l’aiguille d’une montre.
Paris n’a pas adhéré à l’initiative du coup de force du Haut Commandement militaire nigérien. L’Hexagone a mis à l’avant sa vocation de principale partenaire dans la lutte contre les groupes terroristes et extrémistes, qui menacent la sécurité de la zone sahélo-saharienne. Paradoxe, d’autant plus que dans les rues de Niamey, des foules en liesse ont brandi des pancartes, réfutant la présence française sur le sol nigérien. De la parole à l’acte, le drapeau russe a été chouchouté, au mépris du tricolore de l’ancienne puissance coloniale.
Quand Goïta dit ‘’non’’ !
La donne change pour l’opération ‘’Barcane’’ dans le désert malien. Il faut réinventer d’autres prétextes pour les besoins de la cause. Certains milieux afropessimistes avaient le pressentiment que le sort du colonel malien serait similaire à celui du colonel libyen (Mouammar Kadhafi), esseulé, retranché… rendu au silence par les tirs croisés de l’Américain Barack Obama et du Français Nicolas Sarkozy, précisément le 20 octobre 2011. Helas ! ‘’Vos pensées ne sont pas mes pensées’’, prévient L’Eternel. ‘’Sous le fouet de l’imprévisible Goïta, l’Elysée mobilise moult partenaires pour résister à la nouvelle dynamique et le foutre en l’air ! C’était sans compter avec l’engagement conscient d’une jeunesse séduite par un besoin d’auto-détermination ’’, a constaté un observateur.
Il a suffi d’un sursaut de patriotisme bousculant même son propre destin, pour que le colonel Goïta (devenu l’homme fort de la transition malienne), appelle ses compatriotes à la ‘’grande remise en question nationale’’. Les observateurs constatent que par son patriotisme assumé, cet officier supérieur s’est illustré, non seulement en Malien appelant à la refondation de l’Etat, mais aussi en néo-panafricaniste. Ceci dans la mesure où son instinct nationaliste se traduisant par un engagement politique, le met en porte-à-faux avec des milieux militaro-affairistes qui ‘’se sentent morveux… et se mouchent’’.
‘’Les Occidentaux créent des guerres partout’’, dixit le professeur Emile Bongeli
Dans son livre de parution récente intitulé : ‘’La Mondialisation, l’Occident, la RDC’’, le professeur sociologue Emile Bongeli fustige l’attitude va-t-en guerre des milieux militaro-affairistes occidentaux. ‘’Le Nigeria première puissance économique d’Afrique, on lui crée le ‘’Boko Haram’’ (groupe terroriste défiant le Nigeria et des pays de la région).L’on a créé des zones de tension dans toute la bande Est de la RDC, pour l’empêcher d’amorcer son développement’’, dixit l’auteur mercredi 25 janvier 2023, reçu à l’émission télé ‘’Ecriteau’’ pour la présentation de son livre.
Au fur et à mesure que les rues subsahariennes se font boudeuses, cette situation est loin de conforter la France
Au Burkina Faso, la population exige la délocalisation de l’Ambassade de France de son emplacement actuel sis l’avenue de l’indépendance, jugé trop proche de la Présidence de la République. »Nous considérons cette proximité comme une menace à la Présidence de notre pays’’, a déclaré un manifestant relayé samedi dernier par RFI. En Afrique française, la ‘’France macronienne’’ se fait damer le pion par la Russie, à cause de la politique de rejet de l’homme africain au profit des prédateurs et autres militaristes qui sèment la désolation à travers le continent. Les rues africaines ont, dans leur imaginaire collectif, déjà intégré la Russie de Vladimir Poutine. Un observateur a déduit : ‘’La France récolte au Sahel ‘’ce qu’elle a semé’’ en Afrique centrale’’, a-t-il constaté. En effet, la Centrafrique et la RDC sont deux pays où la France est attendue sur un terrain diplomatique en hauteur, pour tenter de refaire son image de marque.
Et de fil en aiguille, la situation de l’heure en RDC : l’agression rwandaise par le M23 interposé, la position ambivalente de la communauté internationale. Laquelle situation est présentée en des termes propres sous le vocable Holocauste en RDC. L’écrivain et journaliste d’investigations franco-camerounais Charles Onana n’est pas allé par le dos de la cuillère pour en faire le titre de son ouvrage de parution récente.
Protection du marché de la publicité : “Il y a péril en la demeure, ‘May Day !” (Didier Mpambia)
A propos, la sagesse africaine recommande ce qui suit : ‘’Quand la case brûle, les enfants de la maison doivent taire leurs divergences internes, pour avoir raison du sinistre’’, suggère une sagesse. Ceci expliquant cela, les filles et fils de la RDC confrontés à une guerre de dépeuplement et de pillage des minerais, sont appelés à une conjonction d’efforts, pour un résultat salutaire.
‘’Le Rwanda en première ligne de déstabilisation de la RDC’’, écrit Charles Onana
Dans un chapitre intitulé : ‘’L’humiliation d’un pays sans défense’’, Charles Onana écrit : ‘’ La RDC est depuis 1996, un Etat occupé et humilié par ses voisins, au premier chef desquels figure le Rwanda. Une occupation que condamnent les règles du droit international, notamment l’article 2 & 4 de la Charte de l’ONU, qui interdit à ses membres de recourir à la force armée contre l’indépendance et/ou l’intégrité territoriale d’un autre Etat. (…) La crise qui déchire la RDC s’enlise de manière sournoise et insidieuse, les conditions d’existence des Congolais ne cessent de se détériorer, et aucun signe véritablement tangible ne permet d’espérer le rétablissement rapide et le maintien de la paix dans la Région des Grands Lacs. L’un des plus grands et plus riche pays du continent, autrefois redouté pour sa puissante armée, est aujourd’hui à genoux. (Charles Onana, In ‘’Ces tueurs tutsi au cœur de la tragédie congolaise’’, Paris-France, p. 125).
Ancienne sénatrice américaine, Cynthia Mckinney constate le mutisme du Conseil de sécurité
Elle a également été l’envoyée spéciale de l’ancien président Bill Clinton dans la Région des Grands Lacs. Cynthia McKinney a notamment écrit ce qui suit dans sa préface du premier livre de Charles Onana, en page 9 : ‘’A vrai dire, nous disposons des preuves suffisantes sur ce que fait le Rwanda dans cette partie de la région. Mais à ce jour, aucune sanction n’a été prise pour arrêter la guerre et le pillage des ressources naturelles en RDC. Lorsque j’étais au Congrès, j’avais aidé le groupe d’experts des Nations-Unies à rassembler des preuves sur le pillage en RDC. Au final, le Conseil de sécurité n’a adopté aucune sanction à l’encontre des pilleurs.
Payne